« L'exercice 2017 a été très satisfaisant. Cet aéroport dispose d'un fort potentiel pour accompagner l'économie régionale », a commenté le président du conseil de surveillance de l'Aéroport Marseille Provence, Jean-Paul Ourliac, en ouverture du rendez-vous annuel « bilan et perspectives » le 11 janvier, dans l'enceinte du terminal 1. La progression de 6,2% du nombre de passagers a permis de dépasser la barre des 9 millions et d'atteindre un chiffre d'affaires de 139 millions d'euros, en hausse de 5%, constitué pour 45% des revenus des activités extra-aéronautiques. L'international, en croissance de 9%, représente 60% du trafic global, avec cinq destinations de tête, Londres, Amsterdam, Alger, Bruxelles et Lisbonne. « Le trafic a aussi augmenté de 80% sur le Canada grâce aux huit vols hebdomadaires proposés par Air Canada Rouge et Air Transat, se réjouit Julien Boullay, directeur marketing-communication. Dix mille touristes nord-américains ont ainsi pu visiter la Provence. Nous estimons les retombées économiques à une dizaine de millions d'euros ».
Vers 9,3 millions de passagers en 2018
Le national progresse plus modestement (2%) : si Paris (Orly + Roissy) pèse plus d'1,63 million de passagers, Nantes (+5,9%) et Bordeaux (+ 17,1%) en attirent plus de 625 000. En 2018, de nouvelles destinations françaises intègreront l'offre de la plate-forme ou verront leurs capacités renforcées : Caen, Biarritz, Metz-Nancy, Toulouse… Au total, l'aéroport proposera 160 lignes directes (dont 21 nouvelles) de 33 compagnies vers 107 destinations réparties sur 27 pays. Il vise 9,3 millions de passagers en 2018. Le retour de la compagnie Swiss avec des vols sur Zurich et d'Air Austral sur La Réunion, la desserte par Hop de Beyrouth ou l'implantation par Volotea d'une base à Marseille porteuse d'une cinquantaine d'emplois (2 avions, 19 destinations) y contribueront. Le lancement de lignes vers les Etats-Unis ou la Chine n'est, en revanche, pas à l'ordre du jour immédiat. Pour les premiers, il faut trouver une compagnie. Pour la seconde, l'Aéroport en fait « une priorité ».
Réaménagements annoncés
L'infrastructure poursuit parallèlement sa transformation. Après les 40 millions d'euros investis en 2017, 46 millions d'euros sont programmés cette année. Le « cœur d'aérogare », imaginé par Norman Foster, fera l'objet des premières études mais sa livraison n'est pas attendue avant 2022 (250 millions d'euros à investir) et 2027 pour la darse affectée aux moyens et gros porteurs qui permettra d'atteindre 13 millions de passagers en 2030. « Si le développement l'exigeait, nous pourrions avancer la mise en œuvre du projet de jetée », confie Philippe Bernand, le président du directoire. L'extension du terminal 2 (ex-MP2) avec deux salles d'embarquement et deux postes avions supplémentaires débutera en mars 2018 pour livraison avant l'été 2019. La réalisation d'un passage enterré fluidifiera en 2019 la circulation automobile sous le principal rond-point dit « des lavandes ». Parmi les autres objectifs, l'installation de nouveaux « sas Parafe » qui permettent une vérification biométrique automatique de l'identité des voyageurs pour réduire les temps de passage lors des contrôles de sécurité. Et une nouvelle expansion de la desserte terrestre en transports en commun qui a séduit en 2017 plus d'1, 458 million de passagers : en 2018, les terminaux marseillais seront reliés par bus ou train à 98 destinations de 14 départements du sud de la France. Soit 21 de plus que l'an passé.