Cofondateur en 2010 avec son épouse Marina d’Aix&Terra, après une carrière dans de grands groupes, Richard Alibert mesure le parcours accompli avec tendresse mais sans concession. L’implantation de son concept de table-épicerie dans le Mas de la Péronne, une bastide de 200 ans, emblématique du village des Marques de McArthur Glen à Miramas, lui paraît presque irréel. Aix&Terra occupe 500 m2 gorgés de lumière naturelle, redessinés par ABP Architectes (La Rochelle), qu’il fait découvrir en détails ce 5 octobre, après moins de six mois d’ouverture.
La société propose l’ensemble de sa gamme d’épicerie fine (recettes apéritives, sauces et condiments, huiles et vinaigres, confitures, thés et tisanes…) et quelques produits provençaux de partenaires. Une 2CV sépare la boutique de la salle de restauration où sont proposés des mets à la carte ou en formule agrémentés de saveurs d’une marque qui compte aujourd’hui 55 produits et recettes. « L’entreprise, démarrée avec une boutique de 20 m2 place Richelme à Aix-en-Provence, puis une manufacture de 1 000 m2 à la Saulce-sur-Rhône dans la Drôme, a frôlé la disparition en 2014, raconte-t-il. La diversification dans la restauration lui a apporté le mode de valorisation qui lui manquait ».
Un double modèle d’affaires
En croissance de 30 % en 2022, de 40 % depuis le début de l’année, Aix&Terra prévoit de réaliser en 2023 un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros avec un effectif d’une cinquantaine de personnes dont 15 à Miramas. « Nous détenons quatre points de vente en propre et quinze espaces de table-épicerie sous forme de franchises "A l’Epicerie" dans de l’hôtellerie 4 étoiles en France, en partenariat avec le réseau Atypio, dans le cadre d’une master licence sur dix ans. Nous comptons deux emplacements hors hôtels à Valence et sur l’aire d’autoroute de Mornas, explique Richard Alibert. Nous avons également une structure de formation, l’Ecole des Chefs, où nous formons 40 chefs par session, pour cuisiner avec nos produits ».
En 2024, la PME envisage d’atteindre les 6 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Miramas, où nous sommes associés avec Jean-Luc Valadeau de l’hôtel-restaurant "Le Clair de la Plume" et "La Ferme Chapouton" à Grignan (Drôme), va s’imposer comme un poids lourd de notre réseau. Dans les trois ans, nous devrions parvenir à un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros » confie le dirigeant.
Le Chef étoilé Julien Allano apporte sa touche à des créations (crème au parmesan au citron de Menton, aïoli doux bio, ketchup carotte…). « En moyenne, nous effectuons une trentaine d’essais pour finaliser une recette », précise Richard Alibert qui se dit attaché à sortir des sentiers battus. « 70 % des approvisionnements sont régionaux. La pérennité de notre entreprise, c’est le produit ».
D’autres projets en vue
Pour Michela Frattini, directrice de McArthur Glen Provence, « notre clientèle vient pour le shopping, mais sur place, elle revendique une expérience… Le Mas de la Péronne a été réaménagé en ce sens. Nous voulions un opérateur solide et un concept original dans ce lieu ».
Les développements attendus devraient entraîner de nouveaux investissements sur la manufacture. D’abord pour préparer sa transition énergétique, avec l’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit pour la fin 2024. Puis pour accroître la production. « En 2025, nous prévoyons de doubler la superficie du site. Nous voulons faire une unité 0 carbone » promet Richard Alibert qui ne désespère pas, parallèlement, de déployer prochainement le concept "A l’Épicerie" dans un hôtel du centre de Paris…