Après Marseille, Montpellier, Bordeaux, Grenoble... The Babel Community (TBC, groupe Axis) se déploie sur Aix-en-Provence. L’opérateur de résidences de coliving va installer un Campus dans les quartiers sud de la cité du roi René. Le projet conçu par l’architecte Jean-Michel Battesti sera construit par Vinci Immobilier et Provence Habitat sur une friche d’environ 2,2 hectares située chemin Roger Martin, le long de l’autoroute A8 et de la bretelle d’accès à l’autoroute A516 (l’avenue Henri Mouret). « Babel cherchait un foncier sur Aix dans la première couronne urbaine. Nous avions justement un terrain qui correspondait à ce besoin près de l’avenue du Club Hippique, sur l’un des axes majeurs qui mène vers le pôle d’activités », décrit Franck Bernardin, directeur général adjoint de Vinci Immobilier. « On a travaillé main dans la main durant deux ans pour définir le contour du projet », indique Matthieu Brugières, cofondateur de Babel.
Sur ce site à l’origine dédié à de l’activité économique dans le plan local d’urbanisme (PLU), les deux promoteurs ont imaginé un programme mixte agrégeant un campus Babel de quelque 15 000 mètres carrés (290 appartements et 280 postes de coworking) et deux plots de bureaux de respectivement 3 500 et 2 500 m2. L’ensemble sera flanqué au nord d’un parking silo de 450 places. Cet ouvrage de cinq niveaux fera écran avec l’autoroute. Le dirigeant de Vinci affirme avoir déjà plusieurs touches avec des grands comptes comme SFR et Dassault Systèmes pour les bureaux classiques. « On répond aux besoins des entreprises en quête de locaux proches du centre-ville et de ses aménités », affirme Franck Bernardin.
« Le coworking du résidentiel »
Avec cette implantation aixoise, Babel confirme sa dynamique : « Sans être dans le cœur urbain, on est à 5 minutes en vélo et 15 minutes à pied du cours Mirabeau. La résidence s’adresse aux jeunes actifs, nombreux à Aix, qui n’ont pas de véhicule et privilégient l’autopartage ou les modes doux, trottinettes, vélos électriques... Et nous mettrons également à disposition des résidents une flotte de véhicules électriques avec une station de bornes de recharges », déroule Matthieu Brugières.
L’opérateur compte par ailleurs déployer des solutions d’autopartage avec Getaround. « On s’appuiera sur l’offre de stationnement du parking voisin où seront accueillis les véhicules des co-voitureurs qui pourront réserver un véhicule avec leur smartphone sans formalités lourdes », ajoute le fondateur de TBC.
La résidence TBC déclinera les recettes qui ont assuré le succès de Babel :
« Le coliving, c’est le coworking appliqué au marché résidentiel. On crée un bâtiment hybride pour des courts/moyens séjours de jeunes actifs en période d’essai ou de collaborateurs nomades souhaitant un vrai logement et des formules d’hébergement plus longues - 3 à 6 mois - pour des collaborateurs, chercheurs, ingénieurs... qui effectuent des missions longue durée et ont besoin d’un nid avec des services que n’offrent pas l’hôtellerie traditionnelle : de grands placards, une cuisine, etc. », précise Matthieu Brugières.
Un concept tendance
Ce concept souple colle à l’évolution du monde du travail. « L’essentiel de notre clientèle nous est adressée par les directions des ressources humaines des grandes entreprises. A Marseille, par exemple, on travaille avec la CMA CGM qui emploie des collaborateurs experts venus du monde entier. En misant sur la mutualisation des usages et des espaces, notre formule d’hébergement leur revient moins cher que l’offre hôtelière classique », ajoute le fondateur de TBC.
Cette flexibilité se décline dans la conception des bâtiments. « On propose la sociabilité sur un plateau avec une offre d’urbanité intériorisée qu’un programme immobilier classique n’offre pas », résume Jean-Michel Battesti. Les « colivers » du Campus aixois trouveront ainsi sur place une salle de sport (yoga, pilates, squash, cardio, fitness...), un restaurant, des salles de détente... Le tout organisé autour d’un grand jardin intérieur (2 300 m2) accueillant une « forêt urbaine » (920 m2) et un potager partagé destiné aux résidents et au restaurant. Une organisation proche de celle du monastère... Sans la vocation spirituelle. « C’est une réponse sociale à la lutte contre l’isolement », préfère l’architecte. « On offre une vraie palette de services à une clientèle qui a des usages complémentaires. La salle de sport par exemple sera utilisée par les coworkers entre midi et deux et le soir pour les colivers. In fine, cela donne une grosse intensité d’utilisation des espaces », détaille Matthieu Brugières.
Un devis de 35 M€
L’échange et/ou le vivre ensemble est d’ailleurs au cœur de la démarche de TBC. « Le restaurant aura une grande terrasse au centre de l’îlot. Le rez-de-chaussée accueillera un espace de cooking et des espaces de réunion pour les entreprises du cru ou les structures extérieures. Au milieu du jardin, il y aura un théâtre de verdure, un parcours sportif avec des agrès, un terrain de boules... Autant de lieux à même de favoriser les échanges », s’enthousiasme le dirigeant de TBC.
Avant de pouvoir lever le rideau de son premier campus aixois, TBC va devoir boucler le parcours administratif du projet. « La signature du permis de construire est imminente », révèle Franck Bernardin. Si aucun grain de sable ne vient enrayer l’avancement du dossier, les travaux pourraient démarrer début 2022 en vue d’une livraison deux ans plus tard, début 2024. Un chantier dont le devis se monte à 35 millions d’euros HT (bureaux annexes compris).