Renaud Andréani ne se laisse pas abattre facilement. "Depuis le début de la crise sanitaire, la donne a changé et nous devons nous adapter si nous ne voulons pas mourir." Cet artisan céramiste, créateur de bijoux, se rendait habituellement deux fois par an à Paris, au salon des professionnels de la bijouterie (Bijorhca). Avec à chaque fois ses bagues, colliers, bracelets et boucles d’oreilles pour femmes. Et des commandes à la clé. "Mes collections étaient achetées soit par des détaillants, soit par des acheteurs à destination de grands groupes. Cela représentait 85 % de mon chiffre d’affaires."
En raison de la Covid, les dernières éditions du salon ont été annulées. Ce maître artisan d'art céramiste a donc dû faire différemment. "Grâce aux formations de la Chambre de métiers et de l’artisanat Provence-Alpes-Côte d’Azur, je dispose d’outils numériques efficaces et je peux pratiquer la vente en ligne." Autre nouveauté : l'extension de son atelier de La Penne-Sur-Huveaune. Il peut donc désormais vendre ses collections sur place. "Mais si autrefois les magasins prenaient tout un stock, aujourd’hui ils ne veulent plus prendre de risques et divisent ce dernier en plusieurs commandes. C’est une autre habitude à prendre, c’est assez affolant, mais cela en vaut la peine", estime Renaud Andréani.
Couleurs d’été
Heureusement pour lui, après des mois difficiles, les clients sont de retour. "Ils ont à nouveau envie de consommer après une période d’arrêt." Si bien que son chiffre d’affaires actuel retrouve son niveau d'avant la crise sanitaire.
Renaud Andréani travaille ses bijoux sur le modèle de la mode, avec une collection été et hiver. Ses parures demeurent modernes, design mais aussi légères et agréables à porter. Avec une touche de couleur. "L’été, j’évite le noir et le bleu nuit et cible davantage les couleurs chaudes dont la clémentine. Il y a de la fraîcheur, de la vie", résume-t-il. Une belle philosophie pour passer, avec plus de légèreté, ces mois difficiles.