AccueilEconomieAntoine de Maximy, baroudeur chevronné du PAF, en escale à La Ciotat

Antoine de Maximy, baroudeur chevronné du PAF, en escale à La Ciotat

Antoine de Maximy, réalisateur, participe au festival d'exploration Lumexplore, au cinéma l'Eden, à La Ciotat, jusqu'au 24 septembre. C'est à cette occasion que nous l'avons rencontré...
Antoine de Maximy est un routard, animateur de télévision et réalisateur célèbre notamment pour son émission "Jirai dormir chez vous".
(Crédit : L.L.) - Antoine de Maximy est un routard, animateur de télévision et réalisateur célèbre notamment pour son émission "Jirai dormir chez vous".

Economie Publié le ,

Chemise rouge sur le dos, regard rieur et démarche décontractée, pas de doute c’est bien lui, Antoine de Maximy, le baroudeur du petit écran. « Bonjour, je m’appelle Antoine, je fais de la télé », plaisante-t-il en prenant place face à moi. A La Ciotat, pour la 8e édition du festival Lumexplore, il accepte pour Les Nouvelles Publications de revenir un peu sur son parcours, pour le moins palpitant. Il y animera dimanche une conférence sur les coulisses du documentaire animalier, un sujet qu’il a choyé pendant plus de 20 ans, à la même époque où il sillonnait la terre et ses extrêmes.

Dormir dans un volcan, voyager en sous-marin à 5 000 mètres de profondeur, traverser l’Amazonie en dirigeable ou encore observer la forêt tropicale perché sur le radeau des cimes… Voilà à quoi, autrefois, ressemblait le quotidien peu ordinaire d’Antoine. Il n’oubliera pas une de ses plus grosses frayeurs, une parmi tant d’autres qui l’ont poussé à tourner la page des expéditions de tous les dangers. « Pour mieux filmer vu d’en haut on avait fabriqué une banquette sous une montgolfière, avec la caméra positionnée dessous. C’était hyper instable. Je me souviens m’être dit « heureusement que je suis attaché… » mais quand on a atterri je me suis rendu compte que je ne l’étais pas… », se souvient l’explorateur qui décidera à 44 ans d'ouvrir le nouveau chapitre d'un livre dont il restera le narrateur.

"J'irai dormir chez vous", un programme au début décrié

Alors en quête de liberté et une expérience de réalisateur dûment acquise durant toutes ces années, Antoine se lance en solo. « Je faisais des documentaires avec des gros moyens, j’avais des contraintes. Je filmais des destins extraordinaires, j’avais envie de filmer des gens normaux. Et puis surtout, je voulais être libre », se confie l’autodidacte. Même si son programme "J’irai dormir chez vous", est aujourd’hui une référence, ses débuts ont été parsemés d’embûches. Un homme seul qui se filme lui-même lors de ses périples et dont le but est d’être hébergé, c’était du jamais vu. « Aucune chaîne n’en voulait, personne ne croyait au concept », raconte Antoine, qui a lui aussi été confronté aux doutes.

Son premier voyage pour l’émission ? Le Mali, il y a quasiment 20 ans. Il se revoit arpentant la campagne malienne, seul étranger dans les parages. « Je me rappelle, j’ai acheté un coin de porte à un type pour bidouiller une cale pour ma caméra… Personne ne me parlait, je me sentais super seul… », témoigne-t-il avant de rebondir. Il décide alors d’aller à l’hôtel pour regarder ses premières images. Le déclic est immédiat, l’énergie revenue comme par magie. « Je me suis vu en train de manger dans une gargote au fin fond du Mali et j’ai trouvé la séquence géniale. On vit le truc et c’est ça que je suis venu faire. Ça m’a redonné confiance et j’ai continué dans mon idée », poursuit Antoine, qui nous embarque partout avec lui.

115 pays sur sa liste

Au début, il enchaîne les tournages au rythme de neuf par an ! « C’était un travail énorme. Rentrer, dérusher les séquences, monter… », admet-il. Il a, depuis, ralenti la cadence et visionne ses images pendant le voyage, « un sacré gain de temps ! ». Avec près de 115 pays dans son carnet de voyages, l’aventurier à la légendaire chemise rouge (qu’il porte pour être repérable en toutes situations) a plus d’une anecdote dans sa valise à souvenirs. Et à l’instant T de notre rencontre, il se remémore avec plaisir son escapade au Japon. « Je me promène dans la campagne japonaise et je croise un gars qui bosse dans une casse à voitures J’embarque dans son véhicule, je pose mon vélo dans la benne et il m’emmène là où il démonte les voitures et là je le vois découper une 2CV… Il ne doit pas y en avoir des masses au Japon ! C’était complètement improbable, décalé ! ».

Quant à son approche avec les gens, on se demande comment il passe outre le malaise, le sentiment de, peut-être parfois, se sentir de trop. « Seul, on va plus facilement vers eux et ils viennent plus facilement vers nous. Mais il me faut toujours deux trois jours pour me sentir "à ma place". Puis l’énergie positive monte et le sentiment de faire un truc bien aussi… », dévoile celui pour qui la barrière de la langue a toujours eu quelque chose de magique. « C’est un peu différent aujourd’hui avec les traducteurs mais c’est dommage parce qu’on fonctionnait avec un langage commun, une complicité unique », déplore-t-il avant de revenir sur un moment particulièrement gênant. « J'ai vraiment été mal à l’aise ! J’étais au nord de la Finlande, le soir de Noël, des cadeaux plein le sac. Je rencontre une jeune fille qui m’invite à dîner chez ses parents… Là bas, il fête les cinq desserts. Ils m’offrent le cinquième qui devait être pour le petit ami de la jeune fille… Et là, il débarque, visiblement pas très ravi de ma venue… J’ai laissé les cadeaux et je suis vite parti », se remémore l'homme aujourd'hui âgé de 64 ans, loin d’être rassasié par le monde qui l’entoure.

Une nouvelle émission

Revenu il y a peu du Paraguay, il nous fera découvrir une destination "secrète", dès ce lundi sur la chaîne RMC Découverte, et avoue qu’il espère un jour se rendre en Corée du Nord. « J’essaye mais c’est très compliqué… », glisse l’insatiable voyageur qui travaille en parcourant le monde…

Mais alors, où part Antoine pendant ses vacances ? « Je ne les passe qu’en France ! », répond-il du tac au tac. Une France qu’il aime parcourir de long en large pour rendre visite à ses amis. « Faire 200 bornes pour voir avec un pote et en refaire 200 le lendemain pour en voir un autre ça ne me dérange pas, j’adore la route ! »

Prochainement, Antoine de Maximy dévoilera une nouvelle émission "J’irai dormir chez les Gaulois", où il part à la rencontre des français les plus marginaux, en vieille décapotable, avec cette fois une chemise bleu sur le dos…

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