Suite à une étude réalisée auprès de 592 entreprises des régions Paca et Corse, l’Agence pour l’emploi des cadres (Apec) publie ses derniers chiffres. 20 270 embauches en 2022 en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Corse, et 308 300 recrutements à l’échelle nationale. Au total, ces deux régions comptent près de 232 280 cadres. Des données historiques avec une augmentation de 16 % par rapport à 2021, battant ainsi ce précédent record de 17 530 embauches.
Le recrutement de cadres en Paca-Corseest en hausse constante depuis 2016 avec toutefois un déclin lors de la crise sanitaire. « Avec des prévisions toujours orientées à la hausse, 2023 pourrait établir un nouveau record de recrutements de cadres dans ces régions », estime Anthony Fumard, le délégué régional Paca et Corse. L’Apec prévoit une augmentation de 2 % des embauches pour l’an prochain. Mais une inquiétude persiste : les conséquences du conflit en Ukraine et de l’inflation.
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Des disparités territoriales en Paca et Corse
Néanmoins, certains départements sont plus dynamiques que d’autres. Sur le site de l’Apec, les Bouches-du-Rhône enregistrent 55 % des offres publiées dans la région Paca, suivi par les Alpes-Maritimes avec 22 %. Mais, « le Var et le Vaucluse sont en tendance haussière », détaille Anthony Fumard, avec respectivement 9 % et 8 % d’offres publiées en ligne. La raison est simple : l’attractivité des départements. Mais il reste la pénibilité de l’accès au logement dans certains départements.

Beaucoup d’offres d’emploi pour peu de candidats
Les candidats sont peu nombreux à répondre aux offres pour plusieurs raisons. L’une d’elles concerne la technologie. Anthony Fumard explique qu’« aujourd’hui ce qui fait la réussite du marché de l’emploi c’est le matching ». La pratique est simple : définir des critères précis pour trouver le bon candidat. Par exemple, le site de l’Apec a une base nationale de 313 000 candidats. Mais en resserrant les critères pour un poste, « on se retrouve très vite à 12 candidats au profil correspondant à la demande », plaisante le délégué régional.
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Mais lorsque la pratique ne fonctionne pas, il faut trouver d’autres solutions. En plus de l’importance de l’algorithme, l’Apec mise sur la multiplication de moments de rencontres entre recruteurs et candidats. « Le projet de l’individu doit rejoindre celui de l’entrepreneur », développe le délégué.
Autre raison propre en Paca-Corse : l’inquiétude des candidats. Selon les données avancées, ils ont plus de craintes à retrouver un emploi. Même son de cloche pour les recruteurs : 58 % d’entre eux estiment qu’ils vont avoir du mal à trouver un candidat.
Élargir le profil recherché
En 2023, trois grands secteurs recruteront : les services en grande majorité, l’industrie puis le commerce. Mais pour Anthony Fumard, il est nécessaire de changer la méthode de recrutement. Deux grands enjeux : élargir le profil type recherché et changer son regard sur les seniors.
Le profil type reste constant : un homme de 35 ans, bac +5 avec 10 ans d’expérience. Mais cela limite le choix. « 90 % des profils recrutés dans les offres sont différents de ceux qui était dans l’offre », souligne Anthony Fumard. Recruter un jeune cadre est intéressant pour une PME car moins coûteux, mais ce type de profil risque d’être trop "volatile". « La mobilité des jeunes est désormais aux alentours de 18 mois dans une même entreprise », affirme-t-il. A contrario, un senior demande plus d’investissement financier de la part de l’entreprise mais apporte une certaine garantie de stabilité.