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Arles : une exposition tisse des liens avec les femmes afghanes

À Arles, une exposition tisse des liens entre le sud de la France, refuge d'artistes exilés, et l'Afghanistan meurtri où les femmes sont exclues de la vie publique.
À Arles, à la chapelle Méjan, une exposition tisse des liens entre le sud de la France, refuge d'artistes exilés, et l'Afghanistan meurtri où les femmes sont exclues de la vie publique.
Sylvain Thomas - AFP - À Arles, à la chapelle Méjan, une exposition tisse des liens entre le sud de la France, refuge d'artistes exilés, et l'Afghanistan meurtri où les femmes sont exclues de la vie publique.

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A Arles, une exposition à la chapelle Méjan tisse des liens entre le sud de la France, refuge d'artistes exilés, et l'Afghanistan meurtri où les femmes sont exclues de la vie publique. Intitulée « Afghanistan, tisser l’horizon à l’infini », elle est à découvrir jusqu’au 7 janvier. Cette exposition est née de la rencontre en 2023 entre des personnalités d’Arles, passionnées d’art du fil, de culture afghane et Zolaykha Sherzad qui clôturait une exposition au Musée Guimet.

Sur l'affiche arlésienne, une photo montre des enfants courant gaiement dans le blanc immaculé de sommets enneigés de ce pays d'Asie montagneux. Elle a été prise par un jeune photographe afghan, Naseer Turkmani, désormais exilé dans le sud de la France. Elle symbolise le parti pris de cette exposition, qui, sans occulter la violence ni l'enfermement, montre les espaces qui permettent encore, sur un tissu, une toile ou une photo, de célébrer la beauté de l'Afghanistan, les rêves et les espoirs.

La culture afghane à la chapelle Méjan

Sous les arches de la salle d'exposition du Méjan, au coeur d'Arles, des manteaux brodés en laine ou taffetas - l'un nommé « Envol de la paix » - habitent l'espace et une majestueuse robe en soie, « Eternel », rend hommage « à la femme afghane brimée », entre deux bouquets de tulipes brodées. La part belle donnée aux créations textile de Zolaykha Sherzad et des femmes de son atelier « Zarif » (précieux en dari) qu'elle a fondée en 2005 à Kaboul. Il a été créé « pour préserver les traditions des métiers autour du fil, du tissage et de la broderie mais avant tout pour redonner de la dignité, de la reconnaissance à ces femmes et artisans ».

« Malgré toutes les difficultés en ce moment, l’atelier Zarif continue ses activités, nous trouvons l'espoir dans notre pratique quotidienne, créative et artistique », explique Zolaykha Sherzad, à qui le musée Guimet à Paris a récemment consacré une exposition. Des jeunes Afghanes privées de scolarité ont pu intégrer l'atelier, elles y apprennent couture, dessin, design, des savoirs qui leur permettront d'être plus indépendantes financièrement, y compris en travaillant chez elles. Elles se familiarisent aussi avec le boutis, un travail sur textile piqué et brodé, qui prend ses origines dans les cotonnades d'Orient. Or ces étoffes arrivèrent en Provence il y a des siècles et le boutis est aussi appelé « broderie de Marseille ».

D'une rencontre avec Jean-Paul Capitani et Françoise Nyssen

C'est ce lien qui a intéressé Jean-Paul Capitani, aujourd'hui décédé, et Françoise Nyssen, figures du groupe d'édition arlésien Actes Sud et fondateurs du Méjan, pour accueillir cette exposition, en partenariat entre autres avec l'association Etoffe d'artistes qui aide les artisans afghans à sauver leur patrimoine et lutter contre la précarité.

« L'expérience de la beauté est source d'espoir et de renaissance » Zolaykha Sherzad, un peu plus de deux ans après le retour au pouvoir des Talibans qui ont exclu les femmes de la plupart des établissements d'enseignement secondaire et des universités tout en leur interdisant l'accès aux parcs, jardins ou salles de sport. Face aux « portes qui se sont refermées sur le pays », « au huis clos », à l'exil des artistes, l'exposition Afghanistan, tisser l'horizon à l'infini, Regards croisés entre Kaboul et Arles vise « à partager ensemble des oeuvres pour ouvrir des horizons », souligne la commissaire Guilda Chahverdi. Ancienne directrice de l'Institut français d'Afghanistan, cette comédienne soutient de manière infatigable les artistes afghans réfugiés en France.

Une des jeunes femmes qui a brodé un oiseau confie : « J'espère qu'un jour nous serons libres comme de joyeux oiseaux ».

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