LNP : Que répondez-vous à ceux qui pensent que cette nouvelle fédération de commerçants, née il y a un an, doublonne avec Terre de commerces ?
Audrey Lucchinacci : Je leur dirais que s'il existait une troisième fédération ce ne serait toujours pas assez ! Nous sommes complémentaires. Il n'y a aucune concurrence entre nous. Quand les commerçants me demandent à laquelle ils doivent adhérer, je leur réponds même de signer avec les deux ! Que ce soit Fédération Commerce en 13 ou Terre de commerces, aucune n'est mieux que l'autre et je vois régulièrement Tony Sessine [le président de Terre de commerces, NDLR] et Marie Bagnoli [membre du bureau, NDLR] pour échanger sur nos dossiers en cours.
Parmi vos angles d'action, figurent l'accompagnement des commerces en difficulté, la digitalisation, la redynamisation des cœurs de ville... Des problèmes identifiés depuis des années.
C'est vrai, mais nous voulons être concrets et sommes déjà passés à l'action. Nous avons par exemple créé les Brigades d'intervention mobiles (BIM), qui se veut un comptoir unique volant pour aider les commerçants dans la gestion administrative de leur quotidien. Nous nous sommes rapprochés d'experts institutionnels tels que l'Urssaf, la direction des finances publiques, la sécurité sociale des indépendants (ex RSI), le tribunal de commerce, l'ordre des experts comptables, la chambre de commerce ou d'industrie ou encore l'Adie. Une cinquantaine d'entrepreneurs a déjà été accompagnée à Marseille, Plan-de-Campagne et Salon-de-Provence. Nous irons bientôt à Aix-en-Provence et Arles.
Comment se fait-il que la digitalisation soit toujours un sujet phare ? Les commerçants n'ont toujours pas saisi les enjeux d'internet ?
Si bien sûr. Ce n'est pas un problème d'outil mais humain. Une fois nos journées terminées, nous n'avons pas le temps de nous pencher sur la création d'un site ou d'un compte Instagram. Une fois, quelqu'un m'a dit : « Mais Audrey, en une heure et demie chaque jour tu peux faire vivre ta communauté ». Parce que vous pensez qu'une maman de trois enfants, avec un métier et un engagement fort, trouve une heure par jour pour ça ? Il faut donc qu'on y aille tous ensemble, nous les commerçants et c'est que l'on a mis en place avec un groupe test de 200 enseignes du département.
En quoi consiste ce groupe de travail ?
Les participants vont bénéficier chaque lundi, jusqu'à fin août, d'une formation digitale. Tout va être passé en revue et nous garderons les meilleures préconisations, pour élargir cette aide à l'ensemble de nos 6 200 adhérents. Ceux que l'on appelle les « bêta-testeurs » sont ravis de travailler ensemble sur cette question, car l'ADN du commerçant est d'être seul. Avec FC13, on mutualise tout.