« Nous sortons de notre coquille aujourd’hui car ce que nous avons à vous dire peut intéresser les décideurs locaux », prévient Jean-Christophe Ehrhardt, directeur régional Provence-Alpes-Côte d'Azur de la Banque de France. L’organisme, qui regroupe dans la région 320 personnes, entend en 2023, plus que jamais, communiquer. Cela passe par plusieurs actions. Une mission de taille alors que l’établissement marseillais fêtera ses 175 ans cette année.
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Prix du micro-crédit Paca
Première annonce, la Banque de France va organiser mi-avril le premier prix régional Banque de France du micro-crédit. Les inscriptions sont en cours et seront clôturées le 30 janvier. Les participants (un prix pour les entreprises et un prix pour les particuliers) doivent se rapprocher de l'association qui les accompagne pour que cette dernière les enregistre. « L’opération de micro-crédit doit avoir été couronnée de succès, cela nécessite donc un recul d’environ un an », précise Jean-Christophe Ehrhardt. Avant d’ajouter que « le fait de participer à un tel événement permet de mieux faire connaître le micro-crédit et de développer le nombre de dossiers ».
Le constat est sans appel : « En région, le micro-crédit reste faible avec peu de dossiers par association. Cependant les chiffres sont en hausse de 7 % ». Pour améliorer ces statistiques, la Banque de France propose de créer, cette année, une cartographie des réseaux avec les rôles et coordonnées de chacun. D’autres raisons expliquent ce peu d’engouement : des dossiers difficiles à monter, un endettement élevé et la peur d’affronter un nouveau refus.
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Place financière régionale
Autre sujet abordé : l’implication de la Banque de France dans le lancement de Sud Place Financière (la Place financière régionale). Avec une priorité à déployer : « Parler d’une voix pour que le bon porteur de projet trouve le bon financement, la bonne personne. Cela passe par la construction d’une base regroupant tous les outils existants, comme le fait le hub de la finance de la place financière de Lyon ». L’occasion de préciser que le lancement se fera à la fin du printemps. « L’idée est belle mais le diable se cache dans les détails. Ce n’est pas évident de produire quelque chose de lisible, exhaustif et vendable. »
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Défaillances
Dernier sujet abordé et non des moindres : les défaillances d’entreprises en cette période incertaine. Les nouvelles sont plutôt rassurantes : « Avant la crise nous étions à 5 000-5 200 défaillances par an dans la région. Ce chiffre est descendu à 3 000 entreprises durant l’exercice 2021. Sur un an glissant, à fin novembre, on enregistrait 4 200 défaillances. Cette progression est forte, en moins d’un an mais nous ne sommes toujours pas au niveau de 2019. Même si la courbe continue de monter ». Pour Jean-Christophe Ehrhardt, pas de doute, « assurément pour 2023 nous allons retrouver les niveaux de défaillances d’avant la crise, mais ce n’est pas si anormal que ça. C’est un effet de rattrapage et non une spirale infernale ».