AccueilDroit et ChiffreBrice Combe, président de l'UJA : "Le statut d'avocat collaborateur doit évoluer"

Brice Combe, président de l'UJA : "Le statut d'avocat collaborateur doit évoluer"

Président de l'Union des jeunes avocats (UJA) de Marseille depuis cet été, Brice Combe entend défendre la profession et aider ses jeunes confrères à démarrer dans le métier. Rencontre avec cet avocat de 33 ans qui a prêté serment en janvier 2011.
Brice Combe, président de l'Union des jeunes avocats
F. Delmonte - Brice Combe, président de l'Union des jeunes avocats

Droit et Chiffre Publié le ,

Comment êtes-vous devenu avocat ?
Maître Brice Combe : C’est une vocation qui est venue en cours d’études. Je me destinais à la profession de médecin. Et puis, au fil des rencontres et des discussions, j’ai pu bifurquer en deuxième année de droit et passer le concours. Avocat, c’est un métier qui me plaisait aussi.

C’est rare de passer de médecine à droit ?
Pas vraiment. Il y en a beaucoup qui empruntent cette passerelle. D’ailleurs, la trésorière de l’UJAa également suivi le même cursus que le mien.

Vous êtes à votre compte ?
Je me suis installé à mon compte il y a un an et demi. Avant, j’étais collaborateur. Je suis généraliste, avec quand même une dominante sur le droit de la santé et les successions.

Depuis quand êtes-vous adhérent de l’UJA ?
Quand on est impliqué à la faculté, on est impliqué au barreau. J’adhère à l’JUA depuis 2012.

Et pourquoi prendre la présidence ?
Il y a une volonté de rendre service aux jeunes confrères. C’est rendre ce que l’on a pu me donner quand je suis arrivé au barreau. Au fur et à mesure de l’avancement de mon implication, je suis devenu président. Il y a aussi l’envie de faire évoluer et défendre la profession, parce que l’on est une profession en danger. Jeune avocat, on a une idée de la profession dans la globalité. Les réformes d’aujourd’hui vont être subies par les avocats de demain.

Quels projets avez-vous pour l’UJA ?
Il est vrai que l’UJA a une mission de base importante qui est déjà assez conséquente. Il s’agit de l’étude du statut d’avocat collaborateur. Il existe pour permettre aux jeunes confrères de s’installer au plus vite, d’avoir des locaux et de développer leur clientèle. Sachant que c’est de plus en plus difficile de s’installer. D’une façon générale, dans notre pays, c’est toujours difficile de s’installer, de créer son entreprise, avec la pression fiscale, le développement de la clientèle… Le statut de collaborateur doit évoluer parce qu’il n’est plus trop adapté.

De quelle façon le statut de collaborateur doit évoluer ?
On a envie de donner plus de droits à ces avocats. Rappelons le droit aux congés maternité, qui est une conquête de l’UJA. Ce statut a pour but de permettre aux jeunes avocats qui en bénéficient de développer leur clientèle, après, on sait très bien que ces derniers ont de plus en plus de mal à le faire. Donc le principe de base de ce contrat n’existe plus. Il y a des nouvelles solutions qu’on essaie d’adapter, qui ne sont pas forcément intégrées au contrat et sont périphériques. On est en train de mener un combat sur la garantie de perte de collaboration qui permet au jeune avocat collaborateur qui perd la collaboration de pouvoir se retourner quelques mois et de trouver une autre collaboration et s’installer. Il y a l’idée de créer une pépinière pour jeunes avocats, des bureaux mis à disposition. On est en train d’en discuter, mais il y a des négociations importantes à mener.

Portez-vous d’autres combats ou chantiers ?
Il y a le côté national avec la lutte pour les droits et la défense de notre profession. On travaille avec une fédération nationale. On a des chantiers sur la collaboration et sur l’avocat en entreprise ou sur l’aide juridictionnelle (AJ), car on tend à faire payer aux avocats, par le compte d’un prélèvement sur les intérêts Carpa (Caisse autonome des règlements pécuniaires des avocats), une partie du budget de l’AJ. C’est comme si la Sécurité sociale était financée par les médecins. On a aussi ce côté, très important dans notre profession, de corporatisme et de confrérie. On doit s’entraider et l’entraide et l’ambiance d’un barreau existent à travers le lien social que l’on tisse avec les gens, notamment via la Juris’Cup, des évènements que l’on peut faire, les aides que l’on peut donner et avoir des anciens de l’UJA qui sont à l’Ordre et nous conseillent le mieux possible.

Comment s’en sortent les jeunes avocats qui s’inscrivent au barreau de Marseille ?
Je crois qu’il y a quasiment 70 avocats qui s’inscrivent au barreau de Marseille chaque année. C’est la problématique du contrat de collaboration payé en rétrocession de commissions. Donc le minimum de base, suivant les années, pour simplifier, c’est aux alentours de 2.000 euros, ce qui veut dire que là-dessus, vous devez payer vos charges. Donc 50%, avec une part de provision pour s’installer, il vous reste 1.000 euros. Après, il faut développer sa clientèle et quand l’on est collaborateur dans un cabinet, c’est toujours compliqué de négocier ce genre de choses.

A revoir : le diaporama de l'élection de Brice Combe

Un débat avec les candidats à l'élection du bâtonnier

L’UJA organise le jeudi 22 octobre à 18 heures, à la maison de l’Avocat de Marseille (salle Haddad), un débat avec les des Candidats à l'élection du Bâtonnier

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