Les Nouvelles Publications : En quoi consiste votre poste au sein de la Tour du Valat ?
Béatrice Guenebeaud : J’ai été nommée directrice de la communication, du plaidoyer et du développement de la Tour du Valat. J’ai rejoint le comité de direction de l’institut de recherche, qui est également une fondation.
Après avoir été directrice de la communication de l’UPE 13, de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, et dernièrement du cabinet d’influence territoriale Stan, à Marseille, j’ai décidé de changer d’univers. Je suis passée du Vieux-Port de Marseille aux étendues infinies de la Camargue !
Quand a été créée à Arles la Tour du Valat et quel est son rôle ?
La Tour du Valat est un institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes. Il a été créé il y a plus de 65 ans par le naturaliste Luc Hoffmann, propriétaire du domaine et disparu en 2016. C’est désormais son fils, André, qui préside aux destinées de ces 3 000 hectares de biodiversité. Son père y avait développé ses activités de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes, avec le souci constant de réconcilier l'homme et la nature.
En quoi est-ce important de mieux connaître les zones humides ?
Les zones humides sont ce qu’on appelle des "amortisseurs climatiques". Il s’agit des lacs, lagunes, deltas et autres mangroves. A eux seuls, ces sites gèrent les crues, stockent et filtrent l’eau, alimentent les nappes phréatiques, captent le carbone… ce sont les écosystèmes les plus fertiles et les plus menacés sur Terre. La Camargue est l’une des plus grandes zones humides d’Europe, avec ses 150 000 hectares. Le grand public connaît bien l’importance des forêts ou des océans, moins encore la nécessité de ces territoires pour l’équilibre de la planète.

(Crédit : Hervé Hote)
Quels sont vos moyens d’action pour mieux les faire connaître ?
Convaincue que la préservation des zones humides ne sera possible que si "activités humaines" et "protection du patrimoine naturel" vont de pair, la Tour du Valat développe depuis de nombreuses années des programmes de recherche et de gestion intégrée. Ils favorisent les échanges entre utilisateurs et scientifiques, mobilisent une communauté d'acteurs et font la promotion des bénéfices des zones humides auprès des décideurs et des acteurs socio-économiques. Mon expertise métier va m’aider à faire le lien entre eux.
Qu’est-ce qui vous a plu dans ce poste ? L’enjeu environnemental ?
Je suis par ailleurs sophrologue et thérapeute. Donc forcément, l’idée de travailler avec du sens, dans une chaine vertueuse qui place la nature et l’homme sur le même plan, m’a séduite. Je travaille au milieu de nulle part et je suis pourtant au cœur des enjeux du monde. La Camargue est un bijou aux portes de nos centres urbains. C’est une réserve naturelle de la plus haute importance ! J’aime l’idée de faire du lien entre les chercheurs et la société civile, le monde politique, journalistique, les décideurs… c’est important de sensibiliser sur l’importance des zones humides pour le devenir de la planète.