Présidé depuis avril 2023 par Christophe Bourmaud, directeur du CEA de Cadarache, et dirigé par Anne-Marie Pérez, le pôle Capenergies a fait le plein le 2 juin pour son assemblée générale au stade Maurice David, à Aix-en-Provence. L’Etat a renouvelé le label du pôle pour la période 2023-2026. Il importait de tracer aux membres (530 à ce jour) comment les équipes entendaient les accompagner pour respecter l’exigence du ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle de rester un fer de lance de l’innovation française dans « l’impérieuse nécessité d’une réindustrialisation verte ».
Bernard Kleynhoff, conseiller régional (et également président de la Commission développement économique et digital, Industrie, export, attractivité et cybersécurité), président de risingSud, a confié aussi combien il comptait sur l’appui de la structure dans le cadre du déploiement du Plan climat et des opérations d’intérêt régional "Energies de Demain" et "Smart Tech" de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Par son plan d’action 2023, Capenergies devrait être dans les clous dans les deux cas.
Multiplier les voies pour grandir
« Nos missions sont pleinement inscrites dans les ambitions de transition écologique, de sobriété, de décarbonation, depuis la création du pôle voici 18 ans, à un moment où ces termes n’étaient pas encore employés au quotidien », a confié Anne-Marie Pérez. Mais elles s’élargissent aujourd’hui avec tous les projets autour de l’hydrogène bas carbone, des réseaux énergétiques intelligents, des nouveaux systèmes énergétiques et des enjeux plus transverses comme la cybersécurité, la digitalisation, l’économie circulaire… « Les PME vont pouvoir en bénéficier puisqu’on nous demande de déposer au moins 25 % de projets par des acteurs émergents, des entreprises de moins de dix ans, pour élargir l’assiette des soutiens financiers », dit-elle.
Afin de les aider à rejoindre des groupements européens de R&D, le "Club Europe" monté par Capenergies réunit 54 membres dont 36 PME. Mais Raphaël Rinaldi, directeur Europe et International, œuvre à l’étoffer encore. « Nous voulons gagner plus de projets et capter plus de fonds européens. Six projets sont en cours d’instruction. Nous pouvons intervenir sur le montage des dossiers, l’accompagnement… Il faut nous solliciter. » Des missions sont prévues pour agrandir parallèlement ses réseaux et diversifier ses perspectives de marché : Chili, Maroc, Corée du Sud, Brésil… Et bien sûr, l’implication sur des salons internationaux de plus en plus ciblés sur des thématiques énergétiques, comme le CES à Las Vegas en janvier, Vivatech (14 au 17 juin) à Paris, puis le salon du Bourget (19 au 25 juin) au vu des problématiques de réduction des impacts carbone du transport aérien.
Le pôle s’associe aussi au projet européen, piloté par son confrère Solutions Communicantes Sécurisées, "Move 2 Digital", afin de permettre aux entreprises d’imaginer, de concevoir et de mettre au point plus facilement, avec des partenaires académiques ou privés, des solutions opérationnelles dans l’intelligence artificielle, l’internet des objets ou la cybersécurité. « Nous travaillons à un partenariat avec le pôle Innov’Alliance, sur une action déjà soutenue par l’Ademe, mais qui a besoin de financements privés », ajoute Sylvain Brémond, directeur général adjoint. Capenergies appuie enfin l’association Piicto à Fos-sur-Mer pour éclairer de son expertise la trentaine d’études prévues dans les deux ans par le programme Syrius pour la décarbonation de l’industrie de Fos à Gardanne.
Agir sur l’emploi et l’insertion au sens large
Sur le plan des compétences, Capenergies, à l’origine de la création avec l’Agefiph d’un programme "Hugo" pour l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap, discute d’un renforcement de l’initiative sur les métiers des automatismes en partenariat avec l’Institut de Régulation et Automation (IRA) d’Arles. « Dans les compétences, nous avons beaucoup d’actions à développer dans la formation tant les besoins nous remontent, notamment dans le photovoltaïque », souligne Anne-Marie Pérez. Si tous les axes d’action ont été approuvés à l’unanimité, Christophe Bourmaud a achevé la réunion en évoquant le prochain renouvellement du conseil d’administration. Il invite tous ceux qui souhaitent impulser des idées et des orientations à poser leur candidature. Capenergies dispose d’un budget de 2,8 millions d’euros à 56 % issu de participations privées.