Les Nouvelles Publications : Vous venez de prendre la tête de la commission fiscale de la Cefim. Pourquoi avoir accepté un tel investissement ?
Bernard Dumas : C’est un investissement qui se poursuit. Ces trois dernières années, à la tête de la commission fiscale du barreau de Marseille, j’ai eu l’honneur d’organiser, de coordonner voire d’animer différentes conférences et actions de la profession auprès d’un public composé d’avocats essentiellement. A partir d’aujourd’hui, ces efforts seront destinés à l’information et la réflexion fiscale des entreprises et des acteurs économiques de la région. C’est plus un privilège qu’un investissement pour un natif de cette ville. La situation économique générale plutôt dégradée de la région mérite d’être relativisée au regard du potentiel existant. La volonté de s’investir dans ce contexte paraît naturelle même si elle est porteuse de responsabilités.
Quelles nouveautés souhaitez-vous apporter à cette commission ?
L’évolution que je souhaite apporter au rôle de la commission fiscale, en étroite collaboration avec les autres commissions, repose sur un discours plus économique que technique. Je souhaiterais plus de mixité dans les présentations pour mieux faire comprendre la logique fiscale au sein d’une économie. Les conditions d’imposition des flux ne peuvent pas être comprises, au-delà des techniques auxquels elles appellent, sans une réflexion plus macroéconomique. J’essaierai de faire en sorte que parmi les intervenants à une même conférence, se côtoient des personnalités économiques ou journalistiques, des techniciens du droit fiscal, des magistrats et des représentants des autres commissions de la Cefim.
Avez-vous déjà élaboré certains thèmes à venir pour cette commission, en 2016 ?
Des thèmes d’actualités qui s’expriment dans l’inéluctabilité des évolutions de notre économie. Je pense à l’économie numérique ou à la fiscalité de l’innovation. Comment la fiscalité va approcher et imposer les flux issus de cette économie, qui vont des plus petits pour ceux qui louent leur résidence de façon occasionnelle grâce aux différentes plates-formes internet, aux plus importants comme l’imposition desdites plates-formes sur le territoire français ? Comment l’Etat français encourage et soutient l’innovation ? Est-ce son rôle et à quels coûts budgétaires ? Il nous faut composer avec les travaux de l’OCDE, de l’Union européenne et de l’Etat français lui-même sur les sujets les plus communs. Pour remplir l’objectif d’information des entreprises qui se pose comme un impératif, il convient de multiplier les débats, les présentations et les échanges au sein d’institutions comme la Cefim. Je pense aussi traiter de sujets plus sectoriels comme la fiscalité de l’art qui devient un secteur économique significatif.
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