« J'ai été informaticien pendant 25 ans pour différentes entreprises. Mais j'ai toujours eu envie de créer la mienne. A l'âge de 45 ans, j'ai franchi le cap, demandé une rupture négociée et me suis lancé dans l'aventure. Au départ, je ne savais pas vraiment ce que j'allais faire. Tout est parti de ma passion, le théâtre, que je pratique régulièrement depuis plus d'une dizaine d'années. En 2016 avec ma troupe, nous avions du mal à trouver des créneaux communs pour répéter notre texte. Comme une évidence, je me suis dit que ce serait formidable de pouvoir répéter son texte quand on le souhaite et que quelqu'un nous donne la réplique. Dans notre jargon de comédien, on parle de répétition "à l'italienne". Je tenais là mon idée d'application !
J'ai bricolé un prototype que j'ai présenté à trois troupes de théâtre. Leurs retours ont été unanimes, de quoi me conforter dans mon envie. A cette même époque, j'avais trouvé un poste au Wagon, une école qui permet en neuf semaines de devenir développeur, et où je travaille toujours. En y enseignant, j'ai pu me constituer une équipe. Car il faut bien avoir à l'esprit que même si je suis informaticien, je suis maintenant chef d'entreprise et je ne peux plus m'occuper de tout.
Tout s'est accéléré l'été dernier. Je suis parti présenter au Festival d'Avignon mon application et, là aussi, le succès a été au rendez-vous. Mon équipe constituée, je n'avais plus qu'à intégrer une pépinière. C'est chose faite, puisqu'Imparato est incubé au Pôle Média de la Belle-de-Mai depuis février. Je travaille actuellement à des levées de fonds, environ 100 000 € sont nécessaires pour sortir la première version. Je participe également à différents concours pour compléter les fonds. Dans cette première version, il y aura déjà 400 textes tombés dans le domaine public. Pour les textes contemporains, l'utilisateur pourra les rentrer dans l'application et le logiciel reconnaîtra les différents personnages. J'ai déjà à l'esprit la version deux qui, intégrera une reconnaissance vocale.
Créer son application reste à la portée de tous. Bien sûr, être informaticien m'a permis de savoir m'entourer et de juger de la pertinence des process proposés par mon équipe, voire des tarifs demandés pour telle ou telle étape. Mais sinon, l'essentiel reste quand même de trouver LA bonne idée ! »
A savoir
La structure envisagée pour supporter le projet devrait être une Société par actions simplifiée (SAS) constituée de quatre associés.
Le marché du théâtre amateur représente environ 1,2 million de personnes en France, auxquelles s'ajoutent 30 000 comédiens professionnels. Un marché qui dépasse les 8 millions de personnes - amateurs et professionnels - si on l'élargit à l'Europe et à l'Amérique du Nord.
Le prix de vente du service pourrait être aux alentours de 50-60 € par an par comédien.
