Les Nouvelles Publications : Comment se porte l'activité de la confiserie du Roy René ?
Laure Pierrisnard : Globalement, elle se portait bien avec une progression régulière de 5 % chaque année, ce qui est très bien pour le secteur de la confiserie qui est plutôt « flat » [plat en anglais, NDLR] ou en décroissance. Sauf que nous avons été très touchés par la période de confinement et par la crise économique. Nos carnets de commande ont été à l'arrêt. Notre réseau de boutiques et nos ateliers ont été fermés durant deux mois car nous n'avions pas suffisamment de commandes pour les alimenter. Depuis juillet, on voit que ça reprend. On est très content, mais cette année sera en demi-teinte, voire compliquée, alors qu'elle aurait dû être positive et joyeuse puisque c'est l'année de notre centenaire. Ça ne remet pas en cause notre stratégie, mais la croissance va clairement s'en ressentir.
Quelle est votre stratégie de développement ?
Nous avons toujours la volonté de développer l'export, même si la part est encore inférieure à 5 %. Nous avons « relooké » notre site internet, ce qui lui a donné une impulsion de l'ordre de 30 % de croissance et, depuis le début du confinement, la hausse de la fréquentation oscille entre 50 et 100 %. Nous consolidons notre réseau historique auprès de la grande distribution, qui représente à peu près 50 % de nos ventes. Et nous sommes toujours dans la ligne que nous nous sommes fixée de faire rayonner la marque à travers la France et à l'international. Nous avons ouvert de nombreuses boutiques, en propre ou en concession de marque et avons désormais douze magasins en France, dont huit dans le Sud-Est.
Quels sont vos prochains projets ?
Nous poursuivons le développement des filières locales autour des ingrédients clefs que sont l'amande et la pistache. A l'origine, la confiserie était une nougaterie. En 2015, avec la chambre d'agriculture régionale et quelques partenaires, nous avons initié un plan de relance de la culture de l'amandier de 1 000 ha pour 2021. Nous sommes proches de l'objectif avec 600 ha plantés actuellement. Nous allons également relancer la filière de la pistache sur une centaine d'hectares. Il s'agit d'un projet pilote et de longue haleine car, contrairement à l'amandier, et même si on a retrouvé des pistachiers du côté de la Crau, il n'y a pas de culture de pistaches en Provence et les premières récoltes ne verront pas le jour avant 2023. L'avantage du pistachier est qu'il résiste au froid comme au chaud et s'acclimate d'écarts importants de températures. C'est une culture adaptée à l'avenir et cela garantira la traçabilité des matières premières et circuit-court.