Une enquête a été réalisée début septembre, par la Banque de France régionale, auprès de 439 chefs d’entreprises régionales, employant au total près de 155 000 salariés et réalisant près de 28 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021. Il en ressort que les évolutions d’activité confirment une certaine résilience de l’économie régionale en 2022, après une année 2021 qui se rapprochait de la situation d’avant crise. « Néanmoins, le contexte géopolitique, depuis février, a généré de nouvelles inquiétudes en lien avec une inflation à son niveau le plus haut depuis ces deux dernières décennies », a indiqué Éric Sella, adjoint au responsable des affaires régionales Paca de la Banque de France.
Le constat des dirigeants des trois secteurs analysés est majoritairement partagé (services marchands, construction, industrie). La progression générale des chiffres d’affaires en 2022 doit être appréhendée en tenant compte de l’effet prix. Le renchérissement du coût des matières premières et de l’énergie aura forcément un impact sur la rentabilité des entreprises qui, pour la plupart, ont accordé des hausses de salaires. La visibilité d’activité pour 2023 est plus mitigée dans tous les secteurs. Il faut s’attendre à une croissance ralentie due à une visibilité à court terme.
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Une certaine résilience
Les transactions dans les services marchands progressent (+10,3 %). Une tendance en hausse de près de 2,9 points par rapport à ce qui était anticipé en début d’année 2022. Les dépenses d’investissements augmenteraient de 16,2 %. Quant à l’emploi, il s’orienterait favorablement (+3,3 %).
Dans l’industrie, la croissance de la production évolue positivement (+9,2 %) et se situe à un niveau supérieur à celui attendu en début d’année (+1,2 point). Outre un effet prix, cette situation est issue d’une forte augmentation des carnets de commandes qui a induit une sollicitation plus importante des capacités de production en début d’année. Des investissements de capacité sont menés, mais ils ont été revus à la baisse, compte-tenu d’un fléchissement de la demande depuis le troisième trimestre. L’emploi se maintiendrait (+1,4 %).
Au niveau de la construction, le secteur affiche une progression de 4,4 % (+2,1 points en comparaison des prévisions de début d’année). Cette évolution trouve son origine dans une hausse des prix pratiqués en lien avec la revalorisation des indices de référence de la profession. Toutefois, les carnets de commandes sont moins garnis et réduisent la visibilité des entreprises pour l’avenir.
Quelques indicateurs
Dans les Bouches-du-Rhône, le taux de chômage est de 8,8 points (baisse de 4,3 points en un an). Le chiffre d’affaires a augmenté de 33 % en un an, alors qu’elle est de 24 % en Paca et de 16 % au niveau national. Jean-Christophe Ehrhardt, directeur régional de la Banque de France, met l’accent sur « la résilience dans un environnement géopolitique contrarié.
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La CCIAMP a aussi mené l’enquête
Quel est le constat des chefs d’entreprises de la métropole ? Malgré un horizon incertain, le rebond d’activité se confirme au deuxième trimestre. 34 % des chefs d’entreprises notent une hausse de leur activité, alors que 22 % observent un recul. La croissance est essentiellement tirée par l’hôtellerie-restauration qui poursuit sa remontée après deux années difficiles. Cependant, cette dynamique positive n’empêche pas l’impact de la hausse des prix qui se traduit par un recul des marges et une pression sur la trésorerie. L’inflation touche la quasi-totalité des entreprises qui sont encore plus vigilantes à leurs charges. Et 27 % d’entre elles pensent qu’elle pourrait avoir des conséquences sur leur viabilité.
La conjoncture, ce qu’ils en disent :
Maurice Wolff, membre élu de la CCI Aix-Marseille-Provence
« Durant la période fin 2022 et début 2023, nous allons rentrer dans des zones d’incertitude. Nous gardons cependant confiance pour l’instant, même si cette confiance est mesurée. Deux sujets préoccupent principalement les chefs d’entreprises. Le premier est l’énergie. Les grands industriels et les grands commerçants achètent l’énergie, pour deux ou trois ans, sur des marchés à terme...»
Éric Sella, adjoint au responsable des affaires régionales Paca de la Banque de France
Les entreprises de la région sont résilientes et disposent d’atouts et de forces qui, malgré un avenir qui peut paraître mitigé, vont leur permettre de traverser les épreuves à venir comme elles ont été capables de le faire ces deux dernières années...»
Jean-Christophe Ehrhardt, directeur régional Paca de la Banque de France
« Tant au niveau national que régional, on constate la résilience de notre économie. Nous sommes agréablement surpris de constater que la demande et la consommation des ménages tiennent toujours. Les entreprises ont été assez inventives pour maintenir leur plan de charge...»