Les Nouvelles Publications : Pourquoi avoir choisi le nom Dalida Institute ?
Marc Postel-Vinay : L’idée de monter un lieu qui soit bien plus qu’une simple école de chant a germé il y a dix ans dans la tête d’un des cofondateurs, Roberto Ciurleo. Ami d'Orlando, le frère de Dalida, il voulait donner le nom du producteur à son école. Mais il lui a répondu : « Celle qui compte, c’est ma sœur ! ». Et c’est vrai que Dalida est une femme inspirante, une icône. En accompagnant un jour une amie à un casting à Paris, elle a vu sa vie complètement changer. Elle incarne non seulement une "belle histoire" mais aussi la valeur travail, tellement importante pour en faire son métier. Les jeunes générations comme Jul ou Soolking lui rendent encore hommage aujourd’hui. Dalida est tellement moderne encore.

(Crédit : D.R.)
Qui en sont les fondateurs ?
Nous sommes six fondateurs : le producteur de comédie musicale Roberto Ciurleo, le producteur de Marina Kaye Jan Erik Frogg, le directeur de casting Bruno Berberes, découvreur entre autres de Slimane, Louane, Kendji Girac et Jérémy Frerot, le coach vocal Damien Silvert, Voyage Privé et moi-même.
L’un de vos associés est donc l’Aixois Voyage Privé. Vous travaillez avec 6MIC, la salle de musiques actuelles à Aix. Un ancrage local nécessaire ?
Cela s’est fait naturellement avec Voyage Privé et nous sommes ravis que, dès nos premiers castings pour ouvrir l’école, nous ayons tissé un partenariat avec 6MIC. Une très belle salle qui compte sur le territoire.
Vous utilisez les mots "industrie musicale" pour parler des différentes facettes de votre école de musique. Pour donner une vision transverse du métier ?
Complètement ! Le Dalida Institute est tout sauf une école de chant. Désormais, les artistes se doivent d’être des entrepreneurs avec une compréhension verticale du secteur. Nous apportons à nos élèves une vision à 360° de l’industrie musicale.
Comment leur expliquer que votre école n’est pas forcément un gage de succès pour leur carrière ?
Nous avons une obligation de moyens, que ce soit au niveau de la formation (sur dix mois soit 850 heurs de formation) ou de la mise en réseau, mais seul le public décide du succès, ou non, d’un artiste. Nous leur disons tous les jours que le métier est multi-facettes. Certains de nos élèves ont d'ailleurs abandonné l’idée de chanter pour se consacrer à la composition, à l’écriture ou à la production musicale. Nous sommes là pour révéler le meilleur d’eux-mêmes.
Pouvez-vous nous donner quelques noms d’intervenants ?
Nous avons la chance d’avoir Louane, Vincent Frèrebeau, créateur du label Tôt ou tard, les cofondateurs du label Play Two, la présentatrice de MTV Hédia Charni, le compositeur Eric Serra, ou encore le directeur artistique de Bertrand Lamblot qui a notamment travaillé avec Johnny Hallyday, Christophe Mae, Yodelice.
Des pépites se démarquent-elles déjà dans cette première promotion ?
Certains élèves ont été repérés et signeront des contrats à la fin de leur cursus en mai prochain. Nous avions reçu 1 500 candidatures. Nous devions en retenir 50 et nous en avons intégré 51 au final.
Qu’est ce qui fait la différence, à talent égal, entre deux futurs professionnels ?
Encore une fois, c’est la rencontre avec le public. C’est très injuste. On peut avoir une chanson magnifique et ne pas rencontrer le succès. Ou le connaître à la faveur d’une cover, comme c’est le cas en ce moment avec Pierre de Maere qui a repris "Gabriel" de Najoua Belyzel. La réussite tient parfois à rien, ou en tous cas, à des choses que l’on ne maîtrise pas. Ce qui est sûr en revanche, c’est que le succès ne s’écrit pas sans travail.

Les télécrochets comme The Voice ou La Nouvelle star biaisent un peu la vision du métier. Qu’en pensez-vous ?
Bruno Berberes, cofondateur et notamment le directeur de casting de The Voice, leur martèle ça dès le départ. Savez-vous que Slimane s’était présenté à La Nouvelle star mais n’avait pas été retenu ? Il est venu quatre ou cinq ans plus tard à The Voice. Il avait travaillé et là, ça a payé ! Ceux qui tentent leur chance à ces castings n’imaginent pas à quel point ils vont être surexposés et que la majorité va tomber dans l’oubli, une fois sortie du programme télé. Sans projet, sans introspection profonde, un artiste peut passer à côté de sa chance. Il peut ne pas être prêt aujourd’hui, mais excellent demain.
Quels sont vos critères de sélection pour intégrer la formation ?
Au-delà de talents évidents à la base, dès qu’un candidat monte sur scène, le jury a déjà la moitié de sa réponse. A sa façon de dire « Bonjour », de se présenter, de rebondir sur des remarques et proposer autre chose... Nous cherchons des personnalités multiples, avec qui l’équipe pourra explorer différents univers avant de trouver le bon. Ou à l’inverse, parfois, nous avons une évidence, tellement le candidat se démarque. Ensuite, notre valeur ajoutée, c’est justement de travailler sur ce "brouillon" pour le mettre en valeur et le rendre audible au plus grand nombre.
Quand se déroulent les prochains castings du Dalida Institute pour la promotion 2023/2024 ?
Ils ont déjà commencé, mais nous avons rajouté des dates. Nous sommes à Lyon ce 8 mars, et serons à Strasbourg le 23, Lille le 4 avril, Avignon le 26, Cannes le 28, Toulouse le 16 mai, Paris les 23 et 24, Aix-en-Provence le 15 juin et nous sommes en train de caler une date à Bruxelles et Genève ! Nous sommes ravis de ces nombreuses dates à venir.