Même si le célèbre avocat pénaliste avait quitté la cité phocéenne en 1995 - il y a exercé pendant une quarantaine d'années -, son image restera liée à sa ville. Il y est né le 17 février 1927. On se souviendra notamment qu'il a défendu, puis accompagné, Christian Ranucci à l'échafaud, il y a tout juste 40 ans. Cet événement reste un des moments forts de l'histoire des Baumettes. Le témoignage de Me Lombard, au sujet de cette exécution survenue le 28 juillet 1976, à 4h du matin, restera dans les mémoires : il avait parlé du bruit du couteau qui s'abat, du bruit de l'eau que l'on lance sur la machine « pour laver le sang d'un jeune homme ».
Dans un communiqué, Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille et président de la métropole, a salué un « amoureux de notre ville où il est né et dont il fut longtemps l'un des ténors, il s'en fit toujours l'avocat - et jusque dans son libre "Plaidoyer pour Marseille" […] Animé d'une conception exigeante des droits de la justice, Paul Lombard fut aussi un ami des arts et un proche des grands artistes. Il laissera ainsi, au-delà d'une importante bibliographie, la marque d'un homme fin et cultivé », a souligné l'élu.
« Au-delà de son qui était pour lui une vocation, Paul Lombard était un homme fin, cultivé, passionné, éclectique, qui était même devenu un écrivain à succès avec son éloge du mensonge ou ses livres sur Marseille », se souvient l'avocat Yves Moraine, maire des 6e et 8e arrondissements de Marseille.
Dans un communiqué, le barreau de Marseille fait part de « sa très grande émotion ». « Ténor du barreau, installé jusqu'en 1995 à Marseille, Paul Lombard a été l'un des avocats de Gaston Defferre, de Jean-Luc Lagardère et l'un des trois défenseurs de Christian Ranucci », rappelle le barreau de Marseille. « Il a été élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur, et de chevalier de l'ordre national du Mérite. »
Une légende du verbe
« Une légende du verbe s'éteint, l'histoire judiciaire perd l'un de ses géants. C'est 65 ans d'un monde judiciaire qui s'en va » a déclaré à l'AFPPaulBaratelli, son associé parisien. « En plus d'un demi-siècle, il est intervenu dans plusieurs des plus grands dossiers de l'histoire criminelle française, de l'affaire de Bruay-en-Artois (1972) à celle du petit Grégory (1984), en passant par le procès Ranucci (1976). Egalement avocat de grandes causes, il a eu à traiter de la responsabilité médicale (l'affaire Albertine Sarrazin), du combat des femmes pour l'avortement, des drames du Heysel et de Furiani… » a rappelé l'AFP.
Maître Lombard s'exprime au sujet de l'affaire Ranucci :
Légion d’honneur : des entrepreneurs et décideurs marseillais promus