Plusieurs activistes écologistes présumés ont été interpellés, ce lundi 5 juin, dans le cadre d’une enquête ouverte pour « association de malfaiteurs » et « dégradation en bande organisée » visant une action contre la cimentierie Lafarge de Bouc-Bel-Air, au Nord de Marseille. Selon l'AFP, ces interpellations concernent un quinzaine de personnes soupçonnées d'avoir participé en décembre dernier à une action contre cette cimenterie Lafarge des Bouches-du-Rhone.
Des dizaines d'activistes avaient pénétrés dans l'usine Lafarge
Entre cent et deux cents activistes écologistes s'étaient introduits dans l'enceinte de l'usine de Bouc-Bel-Air, le samedi 10 décembre 2022 en fin de journée. Ils avaient saccagé une partie des installations : du matériel entreprosé, des véhicules et des installations. Cette action avait été revendiquée par « Les soulèvements de la Terre » : « nous ne voulons pas d’éco-capitalisme colonial, d’économie de guerre ou d’une transition écologique cynique et manipulatrice. Voilà pourquoi nous avons attaqué Lafarge-Holcim aujourd’hui ». Une vidéo de leur opération, postée sur plusieurs sites, montrait plusieurs dizaines de personnes vêtues de combinaisons blanches à capuche marcher sur un sentier. Sur d'autres plans, des militants vêtus des mêmes combinaisons s'en prenaient à une caméra de surveillance à coups de marteau ou à un tuyau à coups de hachette.
Intrepellations dans plusieurs communes
Ces interpellations ont été effectuées par la Sous division antiterroriste et la section de recherche de Marseille sur commission rogatoire des juges d'instruction d'Aix-en-Provence. Le parquet d'Aix-en-Provence avait ouvert une enquête en flagrance, confiée à la gendarmerie, et le groupe Lafarge avait déposé plainte. Dans un communiqué, le collectif écologiste Les soulèvements de la Terre, a dénoncé lundi soir ces interpellations, réalisées « dans plus d'une dizaine de communes », dont Verfeil-sur-Seye, un village du Tarn-et-Garonne selon Médiapart.
La réaction de STL
« Nous avions soutenu cette initiative de démantèlement salutaire à l'encontre d'une des entreprises les plus destructrices au monde. Nous appelons donc à soutenir très largement les personnes arrêtées aujourd'hui (lundi) dans les cortèges contre la réforme des retraites mardi », poursuit le collectif. SLT appelle aussi à des rassemblements devant les sites Lafarge et les préfectures mercredi soir et à la mobilisation dimanche contre l'extension d'une carrière Lafarge à Saint-Colomban en Loire-Atlantique. « Assimiler aujourd’hui à du terrorisme l’usage légitime de la pince coupante, de la masse et de la clef à molette en vue de neutraliser des infrastructures est un inacceptable retournement ! » s'est indigné SLT.
Ecoterrorisme selon Gérald Darmanin
L'automne dernier, lors d'une première action contre des mégabassines à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait dénoncé l'écoterrorisme des activistes écologistes. En mars dernier, après de violents affrontements entre gendarmes et opposants aux mégabassines à Sainte-Soline, il avait engagé une procédure de dissolution de SLT. Deux mois plus tard, cette procédure n'a pas encore abouti.