Les Nouvelles Publications : Quel était à l’origine la vocation de l’association France Active Provence-Alpes-Côte d’Azur, un projet alors inédit dans la région ?
Dominique Giabiconi : L’association France Active a été créée en 2002 dans la région, à l’initiative du réseau national France Active, de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de l’Etat et de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). L’ambition était de se doter d’un outil régional de financement dans le secteur de l’Economie sociale et solidaire (ESS). Ce n’était pas un outil dédié. Il s’agit de faire un effet de levier avec le monde bancaire.
Pourquoi cela ?
Les banques n’aident pas facilement l’ESS, d’autant que les projets sont risqués et complexes. Il s’agissait donc de prendre une partie du risque, en rentrant dans le capital ou dans le plan de financement, et d’avoir une garantie bancaire.
Quels étaient dès lors vos objectifs ?
Nous avions deux cibles distinctes, à savoir d’une part, les projets d’économie sociale et solidaire et d’entrepreneurs engagés avec une utilité sociale et d’autre part, les entrepreneurs fragiles (demandeurs d’emploi de longue durée, personnes inscrites dans le cadre de la politique de la ville ou issues du milieu rural) qui ont envie de créer. L’objectif est avant tout de permettre la création d’entreprise.
Quelles sont vos actions ?
Nous avons trois métiers. Nous jouons tout d’abord un rôle de financeur, en suscitant un effet de levier sur le plan bancaire. Notre mission consiste aussi à accompagner l’entrepreneur et favoriser la mise en réseau. Nous collaborons avec différentes structures, comme le Réseau Initiative, le Réseau Entreprendre ou encore l’Adie (Association pour le droit à l’initiative économique).

Quels ont vos différents partenaires dans la région ?
Nous sommes soutenus par l’Etat, la CDC, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Ademe, la Métropole Aix-Marseille Provence, la Ville de Marseille et d’autres collectivités.
Que pèse le secteur de l’ESS au niveau régional ?
Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’économie sociale et solidaire représente 13 % de l’emploi salarié. Cela constitue un poids économique considérable.
Ce n’était pourtant pas le cas il y a 20 ans…
A l’époque, l’ESS était une économie militante, de l’entre soi. Si elle était au départ isolée, elle s’est au fil du temps développée et a souhaité avoir droit de cité. Son inscription au Schéma régional de développement économique lui confère désormais une autre dimension. Elle prend de la place et apporte des réponses autres que l’économie traditionnelle.
Lors de la célébration des 20 ans de l’association, fin septembre à Marseille, vous avez abordé le thème de « L’économie régionale dans 20 ans ». Pourquoi ce choix ?
Les entreprises sont engagées tant sur le plan social que sociétal, et même sur le plan écologique. Elles souhaitent apporter une réponse à toutes les crises auxquelles nous sommes confrontés. Nous imaginons une économie désirable à 20 ans. C’est dans cette optique que nous avons initié deux tables rondes qui embrassent les deux cibles de France Active, à savoir l’inclusion via l’insertion par l’économique ainsi que la transition écologique et solidaire, qui permet de penser l’économie de demain.
Ces deux tables rondes ont naturellement débouché sur des perspectives. Nous n’avons pas souhaité être pessimistes, mais a contrario tenté de savoir où nous en serions dans vingt ans.