En accueillant le 21 mai à Arles l’ambassadeur de l’Inde en France, Jawed Ashraf, le directeur général délégué d’Electrosteel France et Europe, Cyrille Hahang, ne dissimulait pas son plaisir. Relais sur notre continent du groupe indien éponyme (700 millions d’euros de chiffre d’affaires, 4 500 employés), l’entreprise affiche plusieurs projets sur ses deux implantations arlésiennes en zone industrielle Nord : extension de bureaux, aménagement d’un atelier de fabrication de tuyaux avec revêtement extérieur en béton et d’une unité de production de raccords dont la mise en service est envisagée entre la fin 2021 et le 2ème semestre 2022. Ils devraient être prochainement complétés par un « projet industriel d’envergure », selon le dirigeant, fondateur de l’entité européenne. « Selon la technologie qui sera choisie et déployée, l’investissement devrait représenter au minimum de 10 à 15 millions d’euros »; indique-t-il. Son idée consiste à créer une unité de production décarbonée de tuyaux à partir de gisements de ferrailles européens, en les transformant dans ses fours électriques. L’objectif serait d’être opérationnel en 2023 et de créer à l’avenir 230 emplois dont 40 de cadres et ingénieurs.
Actuellement, Electrosteel France & Europe emploie 45 personnes à Arles où il est implanté depuis 2001, après s’être successivement établi à Marseille, puis Port-de-Bouc. L’entreprise occupe une ancienne friche militaire de 30 000 m2, proche d’une voie de chemin de fer et du port fluvial, et a récupéré une usine désaffectée où elle entend positionner ses diverses productions. « Depuis vingt ans, des hommes et des femmes ont permis à Electrosteel de devenir numéro 2 au niveau européen. Nous inscrivons à nouveau l’entreprise dans un temps long », poursuit Cyrille Hahang. Pour l’ambassadeur, Jawed Ashraf, le projet industriel doit contribuer à accroître les échanges de savoir-faire entre la France et l’Inde « dans un intérêt de croissance et de connaissances mutuelles ». Electrosteel Europe réalise 68 millions d’euros de chiffre d’affaires avec une centaine d’employés répartis sur deux unités de finition de tuyaux, quatre plates-formes logistiques et trois succursales en Allemagne, en Espagne et en Italie.
25% d’exportations en Europe, 25% en Afrique
Depuis la plateforme de conditionnement et de logistique d’Arles, elle vend à des donneurs d’ordres publics et privés ses canalisations pour les réseaux d’eau potable et d’assainissement, d’irrigation, d’incendie, dans une quinzaine de pays et exporte également vers l’Afrique et l’Amérique du Sud. Cyrille Hahang espère avoir accès aux fonds du plan de relance dans le cadre des relocalisations industrielles. L’unité qu’il projette permettra en effet de proposer une fabrication française, adaptée aux standards européens, qui pourra être réexportée vers d’autres pays du continent ou vers l’Afrique. Le dirigeant dit déjà fournir 20% des chantiers français. Il a accru en 2020 la capacité de stockage du site arlésien (de 300 à 700 km de tuyaux) pour ne pas s’exposer à des risques de rupture, ce qui lui a permis de continuer à vendre à ses clients pour qu’ils assurent leurs chantiers, même quand la crise a perturbé les liaisons logistiques.