AccueilEconomieExposition à Aix-en-Provence : Etrog, l’obsession du lien et de l’équilibre

Exposition à Aix-en-Provence : Etrog, l’obsession du lien et de l’équilibre

Jusqu’au 3 septembre 2023, la chapelle des Pénitents Blancs-Granet XXe d’Aix-en-Provence accueille quarante œuvres, sculptures et dessins de l’artiste canadien Sorel Etrog, issues de la collection Jean Planque.
Quartet Study/1973/bronze peint/collection particulère/Toronto
Sorel Etrog - Quartet Study/1973/bronze peint/collection particulère/Toronto

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C’est sous les voûtes de la chapelle des Pénitents Blancs-Granet qu’est installée l’exposition Sorel Etrog. Le regard du visiteur est d’abord attiré par le dessin imposant d’un taureau. Puis par une série d’autres, intitulés Targets, exécutés par l'artiste entre 1968 et 1969, s’inspirant de planches gravées par Francisco Goya et traitant de la corrida, puis du célèbre tableau Guernica, peint par Picasso en 1937. Durant cinq à six ans, le taureau devient son motif principal. « Des images à la fois confuses et brutales qui lui permettent de retrouver une sorte de sérénité grâce à la différence des contraires », explique Florian Rodari, commissaire de cette exposition.

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Si les premiers grands fusains d’Etrog sont des études assez fidèles de la composition d’origine de Picasso, le Canadien prend le modèle à son compte, le féconde de ses propres obsessions et réinterprète complètement la scène pour y substituer les formes de son angoisse. Le taureau devient synonyme de la violence humaine. Il rappelle le drame vécu par l’artiste, lorsqu’il était enfant, lors des massacres perpétrés contre la communauté juive de sa ville natale, Iaşi, en Roumanie. « C’est un homme qui avait une imagination perpétuelle. Il a fait de la sculpture, du dessin, de la peinture, de la chorégraphie, des poèmes, des installations, un film SPIRAL avec toujours cette extraordinaire présence de la douleur et du désir que les liens détruits sous ses yeux, alors qu’il était enfant, soient toujours présents », indique Florian Rodari.

Florian Rodari, commissaire de l’exposition Etrog, devant le tableau des Baigneuses, inspiré de Cézanne. (Crédit : M. Debette)

L’équilibre retrouvé

Au fil des années, l’artiste passe de plus en plus du mouvent à de la mécanique. Comme on peut le voir dans la Large Bull qui est une version apaisée du taureau qui retrouve tout son équilibre classique. « Ce grand bronze de 1969 est articulé par des liens qui synthétisent à la fois les forces en présence et les points névralgiques de la face animale grâce au langage des Links [des liens, NDLR].

Juste à côté, une sculpture en acier rend hommage à Picasso. « Une œuvre qui a rarement été présentée, uniquement à Florence, à Paris et à Aix-en-Provence », souligne Florian Rodari, ajoutant que « le thème des Links est le motif central de l’œuvre de Sorel Etrog qui exalte toute la complexité dans les constructions qui empruntent leur esprit au monde industriel afin de s’en approprier. (…) Chevilles, charnières, gonds, boulons, bielles, rivets sont des outils formels de la fonction d’assurer la transmission des forces et d’en faciliter l’articulation ».

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