A Marseille, Gérald Darmanin s'est fait discret. Ce mardi 8 août le ministre de l'Intérieur a rendu une visite aux policiers de permanence dans le commissariat du 15e arrondissement. Ce déplacement, le ministre de l'Intérieur l'avait annoncé, mais il n'avait pas fixé de date. A l'encontre des habitudes, lors du déplacement d'un membre du gouvernement, la préfecture des Bouches-du-Rhône n'a pas annoncé cette venue. Gérald Darmanin n'était accompagné d'aucun élu local et encore moins de journaliste.
La visite a été seulement rendue publique par un tweet posté sur le compte du ministre de l'intérieur. En photo, au milieu de policiers dont le visage est flouté, Gérald Darmanin félicite l'équipage qui a réalisé "une très belle saisie de 220 kg de cannabis".
Ce matin, avec les policiers marseillais autour d’un café. J’en ai profité pour les féliciter pour la très belle saisie de 220kg de cannabis réalisée par un équipage de police du commissariat du 15ème arrondissement de Marseille dans les quartiers Nord. pic.twitter.com/JtAqH838m4
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 8, 2023
Ensuite,"de manière informelle", autour d'un café, Gérald Darmanin a échangé durant une heure avec une soixantaine de policiers de ce commissariat qui le souhaitaient.
Le jour où 5 policiers du RAID sont en garde à vue
Cette visite arrive au lendemain d'une altercation opposant un policier en civil et deux automobilistes. Le fonctionnaire de police pris a partie a dû faire usage de son arme. Gérald Darmanin arrive surtout le jour où le Parquet de Marseille annonce la garde à vue de 5 policiers du RAID de Marseille, dans le cadre d'une enquête sur la mort d'un jeune homme de 27 ans, en marge des émeutes début juillet. Elle intervient aussi quelques jours après que de la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence ait décidé le maintien en détention du policier impliqué dans les blessures d'Hedi.
Une visite à Marseille symbolique
Cette visite du patron de la place Beauvau est symbolique. C'est de Marseille que la colère des policiers était partie. Après l'incarcération de l'un des leurs, les policiers s'étaient rassemblés devant le tribunal de justice de Marseille, puis ils avaient entamé un mouvement de protestation, en déposant des arrêts maladie ou en appliquant le "code 562". Cette grogne avait reçu le soutien de Frédéric Veaux, le directeur général de la police national, dans un entretien au Parisien. Le ministre de l'intérieur n'avait pas désavoué les propos de son directeur général et son attitude ambiguë avait suscité des réactions des élus de gauche. Gérald Darmanin a toujours soutenu ses troupes.
Avec les gendarmes de Saint-Médard-en-Jalles, en Gironde, dont les locaux et les logements on été durement touchés par une tempête de grêle l’été dernier. Comme je m’y étais engagé, ils ont été rénovés. pic.twitter.com/fCg2N2LWZR
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 3, 2023
Ces derniers jours Gérald Darmanin a effectué plusieurs déplacements, de façon plus ou moins officielles aux côtés des forces de l'ordre. Le 3 août, il était en Gironde, avec les gendarmes de Saint-Médard-en-Jalles. Une façon de se montrer sur le terrain et aux côtés des fonctionnaires de police ou militaires de la gendarmerie. Et de faire passer quelques messages politiques...