Nous rencontrons Hermès Pontet au Café de la banque, à Marseille. D’emblée, avant de parler marque et business, nous parlons de sa passion envahissante : les lunettes ! Il faut dire qu’il est tombé dans la marmite de l’optique dès sa naissance. Un arrière-grand père photographe, puis un grand-père et un père, fondateurs de Optique Pontet, à Marseille. Ils ont eu jusqu’à huit adresses dans la cité phocéenne. Sauf que Hermès, ce qu’il veut depuis qu’il est enfant, c’est dessiner des lunettes et non les vendre.
La Méditerranée, source d’inspiration pour Hermès Pontet
Après un bac S et un BTS optique, il travaille cinq ans pour la marque Nathalie Blanc, en tant que directeur artistique. A 26 ans, il décide qu’il est temps de penser à sa future marque. Il lui faudra un an pour construire une histoire, ou plutôt "des histoires". Car Hermès Pontet a choisi de travailler chaque année en s’inspirant d’un pays. Logique quand son prénom incarne "le Dieu du voyage". Départ pour l’Egypte, puis la Grèce, avant de découvrir en septembre prochain l’Italie. Début août, il part shooter du côté de Naples. « J’adore pendant mes voyages penser déjà à ma prochaine collection. Peut-être inspirée par Istanbul… J’aime aussi partir seul, sac à dos et m’imprégner de la vie, simplement », nous dit-il. Il ira une dizaine de fois en Egypte pour composer sa première collection.
« Créer une marque, c’est raconter des histoires. C’est aussi un peu être inconscient. »
Des débuts difficiles à un solide réseau
« Tout n’a pas été simple. On pourrait croire que le fait d’avoir une famille d’opticiens, ça ouvre les portes. Bien au contraire ! Ça m’en a fermées, par jalousie. Le nom Pontet avait une image de revendeur. Je parlais "design" aux boutiques. Il y a eu des trahisons aussi… » Mais il s’accroche. « En voyant arriver au bureau mon premier stock de 3 000 paires de lunettes, je peux vous dire que j’ai eu des insomnies », se souvient le designer. Mais comme il le souligne, « le marché de la lunette de créateur se porte bien en France ».
Hermès Pontet est désormais diffusé en France et à l’international, jusqu’en Israël, au Japon et en Norvège, dans une centaine de points de vente. Quant à ses bureaux, ils sont chez sa grand-mère, à Marseille. « Elle a 93 ans. Je la vois du matin au soir, jusqu’à son dîner à 18 h 30. Je suis sûr que mon grand-père est heureux de nous voir. J’ai créé avec mon équipe une ambiance très famille. C’est important pour créer d’être dans un environnement bienveillant. » Son seul regret ? « Ma grand-mère n’aime que ses vieilles lunettes noires d’il y a 30 ans ! », sourit Hermès Pontet. Lui qui aime tant la couleur et ses infinis dégradés…
Un style unisexe
« Je ne veux pas créer des modèles genrés. J’imagine des formes avant tout ». Il s’inspire aussi des dizaines de paires hors d’usage, qu’il conserve dans des cartons, grâce auxquelles « je récupère ici ou là une idée de détail, comme le bout de mes branches en acier galvanisé (trempé) dans de l’or blanc. Cela équilibre la lunette, qui ne tombe plus sur le nez ». Des lunettes haut de gamme, à la fois stylées et techniques, vendues entre 350 et 450 €. Le prix d’un design français, qui modernise les formes d’autrefois, et invente celles de demain.
Points de vente :
Aix-en-Provence : Connivence
Marseille : Les Mirettes of Marseille (4e).