AccueilEconomieIter en appelle à l’énergie des TPE/PME

Iter en appelle à l’énergie des TPE/PME

Les Rencontres Iter, du réseau des CCI de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de l’agence Iter France, ont détaillé les avancées du projet et présenté à près de 200 chefs d’entreprises les besoins industriels pour 2023/2024.
Si Iter a pris plus de 10 ans de retard sur son calendrier initial, il reste un projet unique au monde.
(Crédit : Jean-Christophe Barla) - Si Iter a pris plus de 10 ans de retard sur son calendrier initial, il reste un projet unique au monde.

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« Iter apporte une contribution majeure à l’économie locale. Tous les projets qui restent à conduire constituent de bonnes nouvelles, mais ils sont un vrai challenge pour la France et pour l’Europe », a souligné le directeur général d’Iter Organization, Pietro Barabaschi, le successeur de Bernard Bigot, à la tête de l’organisation internationale en charge de la réalisation du réacteur expérimental de fusion nucléaire à Cadarache.

La découverte fin 2022 de défauts de fabrication et de corrosion sur certains composants de la machine a entraîné un nouveau bouleversement du calendrier pour les réparer. Mais des réflexions ont été parallèlement engagées pour redéfinir la conception de modules stratégiques, tels que le complexe de "cellule chaude" où seront traités les matériaux exposés à la réaction de fusion, afin d’en réduire le coût initialement prévu. Ces incertitudes n’empêchent pas le chantier de progresser. Iter Organization invite les PME à faire valoir leur savoir-faire auprès de ses responsables achats, mais aussi de l’agence domestique européenne Fusion for Energy (F4E) et des groupes et ETI déjà titulaires de contrats.

Pietro Barabaschi, directeur général d'Iter Organization, assure que les besoins industriels ne s’arrêteront pas à l’achèvement de la construction du réacteur expérimental. (Crédit : J-C Barla)

Les Rencontres Iter tenues le 27 septembre sur le site du projet, avec le soutien de la Métropole Aix-Marseille Provence, ont permis à près de 200 représentants d’entreprises provençales, mobilisées par le réseau des CCI de Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’agence Iter France, de mesurer concrètement l’ampleur des marchés à attribuer. Et de bénéficier d’une sensibilisation aux procédures à suivre pour être identifiables. « Iter est un projet compliqué techniquement et politiquement, mais tout n’est pas compliqué, affirme Christophe Dorschner, directeur des achats. Nos demandes reposent sur un triptyque : coût, planning, qualité. Nos appels d’offres concernent une multitude de prestations, de l’ingénierie à la maintenance, en passant par la fabrication de pièces, du diagnostic ou de la logistique. Nous restons ouverts à des partenariats scientifiques et industriels. C’est une opportunité unique de rejoindre l’écosystème français et mondial sur la fusion ». « Des appels à compétences peuvent être suscités auprès de très petites entreprises », insiste Olivier Gastaldi, au nom d’Iter France, en réponse à Daniel Margot, 1er vice-président de la CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui rappelait que « les TPE/PME disposent de compétences qui méritent d’être promues et valorisées ». Plus de 400 rendez-vous ont été programmés sur la journée pour qu’elles s’y emploient par elles-mêmes !

De la place pour tout le monde !

Pour celles qui redouteraient la difficulté de la démarche, les Iter liaison officers (Ilo) aident à défricher leur chemin. Benjamin Périer, au nom de F4E, insiste : il est d’autant plus important de se faire référencer que l’Europe, qui contribue à 40 % à la construction d’Iter, privilégie les compétences de ses propres industriels. « La France est présente dans tous les programmes technologiques d’Iter, indique-t-il. Le mode de la sous-traitance est celui qui fonctionne le mieux par rapport à la co-traitance ou au consortium. C’est la capacité technique qui fait la visibilité ».

F4E lance régulièrement des "market survey" pour inventorier en amont les entreprises potentiellement aptes à répondre à un appel d’offres à venir. « Il faut y répondre, même si la spécialité de la société ne couvre qu’une petite partie du périmètre du marché », ajoute-t-il. Les start-up aux solutions innovantes ne sont pas exclues.

« Nous pouvons passer en procédure négociée pour des marchés inférieurs à 144 00 euros. Nous l’utilisons dès lors que nous nous sommes assurés de la capacité de l’entreprise à assumer sa prestation. »

Pour Benjamin Périer, de l’agence européenne F4E, 830 millions d’euros de contrats ont été attribués en sous-traitance depuis le lancement d’Iter. (Crédit : J-C.Barla)

Oser pousser les portes

Les contractants d’Iter offrent une autre porte d’entrée potentielle. « Nous sommes sur la majorité des systèmes critiques d’Iter, avec différents contrats en cours dont certains vont s’étaler jusqu’en 2028 et 2029 et qui impliquent de très larges besoins d’expertises », souligne ainsi Eric Giguet, directeur commercial d’Alsymex(650 salariés), une filiale du groupe Alcen.

Pour David Williams, responsable du projet Iter et fusion chez Orano, les entreprises doivent absolument regarder les perspectives dans le nucléaire car le monde a changé. « Les événements internationaux ont remis le vent en poupe pour la filière », se réjouit-il. Au nom de Westinghouse Electric Company, qui compte 550 personnes et cinq implantations en France, Simon Roche, en charge d’Iter et F4E, atteste du renouveau, en évoquant, par exemple, le développement de réacteurs de nouvelle génération dont des micro-réacteurs ultra-rapides.

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