« Le Medef Sud est la préfecture du monde des entreprises. » Jean-Louis Maurizi, le nouveau président du Medef Sud élu le 23 juin dernier, ambitionne d’épauler les entreprises de la région en cette période qu’il qualifie de « compliquée ». Selon lui, « aujourd’hui, la fiscalité n’est plus le premier sujet » qui anime les chefs d’entreprise.
Faire 10 % d’économies grâce au développement durable
Le président régional du syndicat patronal explique que la transition énergétique est un enjeu majeur de demain. Crise conjoncturelle oblige, l’Ukraine et l’inflation viennent rajouter de l’inquiétude pour les actifs. La question lui revient sans cesse : « Y aura-t-il des coupures d’électricité cet hiver ? »
L’homme de 61 ans répond : « On doit tout faire pour qu’il n’y en ait pas. Actuellement, beaucoup de gens en parlent. Mais je sais qu’aujourd’hui, la Préfecture travaille sur un plan qui va permettre de sécuriser 40 % des entreprises. Le pire n’est pas certain. Avant de s’inquiéter, il faut faire un état des lieux. Nous sommes persuadés de pouvoir faire 10 % d’économies avec des mesures concrètes. »
Il décrypte : « Par exemple, il faut éteindre les ordinateurs la nuit dans les entreprises avec des parcs informatiques importants. »
Il se dit cependant inquiet sur les tarifs de l’électricité. En février 2021, la Commission européenne a indexé son prix sur le coût de la dernière livraison de gaz : « Aujourd’hui, nous avons un prix spéculatif de l’électricité. On craint qu’il y ait un ralentissement de l’économie dont découlerait une dépression. »
Lancer 200 contrats d’insertion pour 2023
Le Medef Sud est adepte du dialogue social. Il siège, en effet, avec des syndicats salariés à l’Urssaf et dans les institutions paritaires. Jean-Louis Maurizi rapporte : « Il y a beaucoup de sujets sur lesquels on arrive à se mettre d’accord. » La question du recrutement fera, probablement, office de sujet prochainement.
« Les chefs d’entreprise sont en pénurie de personnel. Mais ils doivent faire des efforts et changer de mentalité. Nous pouvons très bien recruter des gens de 50 ans comme des jeunes en infra-bac. C’est pourquoi nous lancerons 200 contrats d’insertion pour 200 jeunes en s’appuyant sur les réseaux de l’Ecole de la 2e chance en les dispatchant équitablement dans les Bouches-du-Rhône, dans le Var, dans les Alpes-Maritimes et dans les départements alpins et corses », détaille le successeur d’Yvon Grosso.
Les contrats concernent les métiers de la santé, de l’hôtellerie et de la propreté.
L’objectif est également d’accompagner la jeunesse sur des bacs +2 avec des contrats d’apprentissage. Un million : c’est le nombre d’apprentis que souhaite accompagner le Medef Sud (ils sont aujourd’hui 750 000) d’ici 2025. Jean-Louis Maurizi atteste que c’est la solution pour révolutionner le monde du travail et prend l’exemple allemand : « En Allemagne, la dernière année d’études en école d’infirmier se fait systématiquement dans le cadre d’un contrat avec un hôpital public ou un établissement privé. Les jeunes ont besoin de concrétiser leur engagement. »