Les Nouvelles Publications : Lors de sa première assemblée générale, la CCI de région a voté la répartition de la Taxe pour frais de chambre (TFC) entre les CCI de nos territoires. Où en est le budget de la CCI Aix-Marseille Provence (CCIAMP) ?
Jean-Luc Chauvin : Pour cette année, nous gardons le même train de budget, soit un versement de 13,7 M€ pour la TFC, sur un budget total de 32 M€. Je rappelle qu’en 2016, ce même versement était de 32 M€ et il y a quelques années de 50 M€… L’Etat l’a fait lourdement baisser, nous privant de revenus…
Autre élément à prendre en compte : avec la crise de la Covid-19, l’activité de notre maison a été impactée, au même titre que celle des entreprises : les revenus de nos activités marchandes ont chuté. Par exemple, depuis 2020, nous avons perdu 2,5 M€ de budget sur la gestion de l’aéroport Marseille Provence, en raison du fort ralentissement du trafic aérien. Au total, nous avons perdu 8,5 M€ en 2020 et 3,5 M€ en 2021.
Où en est la CCIAMP dans sa politique de diversification des ressources ?
En 2021, notre budget dépendait encore à 45 % de la TFC. Nous allons poursuivre nos efforts pour diminuer cette dépendance et descendre à 15 %, d’ici la fin de la mandature. Nous allons poursuivre la transformation de notre CCI, entamée lors de mon premier mandat.
Nous transformons cette maison comme on transformerait une entreprise. Cela passe évidemment par de nouvelles rentrées financières. Ainsi, nous développons notre offre de formations aux entreprises. En 2021, cette activité représentait 5,8 M€ de chiffre d’affaires, pour 3,5 M€ de charges. Nous gagnons donc de l’argent et nous allons poursuivre sur cette lancée. Une offre plus complète de formations va être proposée, pour des niveaux bac +4 et +5, de la formation continue, de la VAE [Validation des acquis de l’expérience, NDLR]. Nous jouons aussi la carte de la proximité avec notre centre de formation situé à Aix-en-Provence.
Dans ce domaine de la formation, j’espère atteindre les 9 à 10 M€ de chiffre d’affaires, d’ici la fin de mon mandat. Il y aura bien entendu des investissements à réaliser. L’ISBA TP[Institut supérieur du bâtiment et des travaux publics, NDLR], avec ses 132 élèves, est notamment quasiment au complet… Il va falloir trouver une solution. L’extension de Kedge, dans le cadre du grand campus de Luminy, est aussi une réussite. Cette complémentarité avec l’université d’Aix-Marseille nous met aux standards des campus internationaux.
Quelles sont les autres pistes de développement pour la CCI Aix-Marseille Provence ?
Nous développons nos services d’accompagnement des entreprises. Nous avons créé une filiale « CCI Conseil et finance » pour l’accompagnement des entreprises en développement, ou des entreprises en haut de bilan, qui ont besoin d’être consolidées. Il s’agit d’emmener les entrepreneurs chez les financeurs publics ou privés, ou de faire des levées de fonds pour eux.
Les pistes passent également par de la diversification avec la gestion d’équipements. C’est le cas avec l’aéroport Marseille Provence. Nous n’avons pas encore touché de réel résultat. Au début des concessions, il faut investir. Mais on a pu renforcer nos compétences.