Les Nouvelles Publications : Quel a été votre parcours avant Juicery Factory ?
Laora Sindres : Nous sommes Marseillais tous les deux. Thomas a un DEUG [Diplôme d’études universitaires générales, NDLR] de droit, puis a travaillé dans l’immobilier et dans le commerce. De mon côté, après un BTS [Brevet de technicien supérieur] de commerce, j’ai cofondé une agence marketing, spécialisée dans l’hôtellerie-restauration. Notre parcours professionnel nous a emmenés aux Etats-Unis, où j’ai monté une filiale de mon entreprise. C’est d’ailleurs là-bas, en 2012 à Miami, que j’ai découvert le concept du bar à jus.
Pourquoi ne pas être restés aux Etats-Unis ?
L’éloignement avec nos proches a été difficile à vivre pour nous. Nous sommes donc rentrés à Marseille et avons repris nos activités, chacun de notre côté. C’est pendant ma grossesse, en 2015, que j’ai eu envie de travailler « différemment ». J’ai toujours eu, comme Thomas, l’esprit d’entreprise. C’est à ce moment-là que j’ai repensé aux cures de jus de fruits et légumes, très répandues aux Etats-Unis. Nous avons donc tout lâché et créé il y a six mois notre première adresse dans le 8e, le quartier où nous habitons.
Depuis, une nouvelle adresse existe, à deux pas de la première. Pourquoi une telle proximité ?
C’est un concours de circonstances ! Si celle du boulevard Lord Duveen, située en rez d’immeuble, n’est pas très visible, celle-ci, rue Jean Mermoz, nous offre une très belle visibilité. D’ailleurs nous avons deux clientèles bien différentes. Pour la première, nous travaillons avec les gens du quartier, pour la deuxième, c’est une clientèle de parents d’élèves, de bureaux, de passage.
Comment s’est passé le financement ?
Avec nos seuls fonds propres. Pour la première, qui comporte un laboratoire de fabrication, nous avons investi près de 150 000 €. Pour la deuxième, je dirais environ 30 000 €. C’est uniquement un point de vente et de consommation.
Quel développement envisagez-vous ?
Nous avons imaginé Juicery Factory comme une marque. Nous ne cherchons pas une rentabilité immédiate. Nous voulons monter encore quelques points de vente, à Aix, Cassis ou Aubagne et ensuite, faire appel à des investisseurs, pour nous implanter hors Paca.
Avec une franchise peut-être ?
Dans l’idée oui, mais la mise en place sera complexe pour des raisons de fabrication. Nous achetons nos machines aux Etats-Unis et nous travaillons plus de 10h par jour à presser nos jus. Cette rigueur est essentielle pour offrir des produits performants. Il faudra donc que nos futurs franchisés soient au diapason…
Justement, quelle est la spécificité de la pression à froid ?
C’est le seul moyen de servir des jus avec 98 % de leurs vitamines. L’extraction se déroule à froid, lentement. La purée obtenue est ensuite mise dans une poche en bambou, d’où s’écoule le jus final. Il est sans fibre et très fin. C’est le must en termes de qualité nutritionnelle ! Et bien sûr, nous faisons appel à des producteurs de fruits et légumes locaux et bio… Cette technique n’a rien à voir avec les extractions classiques et c’est ce qui en fait toute la spécificité.