« Il y a eu la covid, la crise ukrainienne et à présent la paralysie de la France via les stations-service… La masse de ces informations anxiogènes nuit à l’économie et ce n’est pas le moment. »
Colette Weizman, la présidente de l’Ordre des experts-comptables Région Provence-Alpes-Côte d’Azur est irritée. Mais pas de quoi gâcher son optimisme qui la caractérise tant. Et pour cause, l’analyse de l’évolution trimestrielle (2e trimestre 2022) de l’activité des TPE-PME apporte encore et toujours son lot de bonnes nouvelles. Les chiffres issus des télédéclarations sociales et fiscales réalisées par les experts-comptables pour le compte de leurs clients sont clairs sur le sujet. L’observatoire annonce ainsi 14,9 % de hausse cumulée de chiffre d’affaires sur la période du 1er au 2e trimestre 2022 par rapport à cette même période en 2021. Une performance qui place la région au 3e rang du classement national avec un résultat supérieur de 0,6 point à la moyenne française. « La région va bien, elle est forte, résume Colette Weizman. Alors si l’anxiété est contagieuse, l’optimisme aussi. Et l’optimisme collectif devient vital de nos jours ».
Se réinventer
Pour elle, pas de doute, « il faut apprendre à danser sous la pluie». Comprendre : s’adapter. Alors oui, « les mois à venir seront compliqués. Mais depuis 2020 les entreprises ont montré leur capacité à rebondir, à être résilientes ». Ces différentes crises obligent tout le monde à se réinventer. La présidente a cité le cas d’une entreprise spécialisée dans les illuminations de Noël qui a tout intérêt aujourd’hui à se tourner vers des produits responsables. Parce que la planète souffre et que les prix de l’énergie explosent. Il en va de même pour les particuliers qui vont apprendre à vivre dans un habitat à 19 degrés.
Tendance à la hausse
Un autre chiffre intéresse au plus haut rang Colette Weizman : celui des entreprises en difficulté. « En 2019 (avant la crise donc) il atteignait 7 600 structures. En 2020, il était de 4 400 et en 2022 il devrait s’établir à 3 700. La preuve que le tsunami annoncé n’a pas eu lieu en la matière ».
Et si la part des liquidations parmi les entreprises en difficulté augmente, Colette Weizman se veut rassurante, « on ne sait pas de quelles entreprises il s’agit et surtout quel était leur état au moment où la crise a commencé ». Tous les regards sont tournés à présent vers les résultats du troisième trimestre. « Si au 30 septembre on perd cette tendance à la hausse, il en sera autrement». Ses pronostics ? « Je crois à la poursuite de la croissance du chiffre d’affaires à deux chiffres. Nous allons tout faire pour communiquer cette donnée dès novembre ». Un bilan de l’année 2022 sera également effectué mi-décembre. L’occasion d’y voir plus clair.