Si l'Arpe (Agence régionale pour l'environnement) fête ses 40 ans d'existence, l'Arpe-ARB puisque tel est son nom désormais est beaucoup plus récente. Ses nouveaux statuts fixés, elle vient également de déménager, dans un souci d'économie de budget, dixit sa présidente, dans de nouveaux locaux au centre de Marseille. « Ce n'est surtout pas du meccano administratif, a d'ailleurs expliqué en substance cette dernière, la conseillère régionale Mireille Benedetti, mais une réelle évolution dans ses missions et son rôle. » Laquelle s'inscrit dans le cadre de la loi sur la biodiversité de 2016.
Cette création est la deuxième du genre en France après celle de la région Ile-de-France. Elle veut être « le catalyseur des actions en matière de reconquête de la biodiversité et de transition écologique des territoires et pour cela accompagner les collectivités. » A ce titre, elle est notamment « partie prenante dans l'organisation du prochain congrès mondial de la nature à Marseille l'an prochain », a aussi indiqué sa présidente en compagnie d'autres membres du comité syndical.
Gouvernance et urgence
Ce dernier réunit les représentants des principaux membres du syndicat mixte (région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur, départements des Bouches-du-Rhône, du Var et du Vaucluse) et de ses membres associés : Agence française pour la biodiversité, Dreal Provence-Alpes-Côte d'Azur, CESER régional, Ademe, Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse et Métropole Nice Côte d'Azur. « Ce nouvel outil, on l'a construit dans un esprit de concertation et de mutualisation pour mener des projets de territoires durables dont il sera le bras armé », a encore souligné Mireille Benedetti. Et tous, autour d'elle, d'insister sur l'urgence à agir.
« On ne va pas se mentir, avec un million d'espèces menacées, la biodiversité va très mal, a indiqué très clairement Etienne Frejefond, le directeur interrégional de l'Agence française pour la biodiversité qui siège également au comité syndical. Fragmentation des milieux, consommation des espaces, pollutions, espèces invasives… Le constat est alarmant ! Mais si la destruction et l'érosion sont connues, la prise de conscience n'est pas aussi forte que sur le changement climatique pour un enjeu pourtant tout aussi important. L'Arpe-ARB est donc là justement pour porter ce sujet à la hauteur de l'enjeu. » « Et comme tout le monde se plaît à dire qu'il ne reste plus que dix ans, nous, nous avons décidé d'accélérer », a ajouté l'élue régionale.
Disposant d'un budget annuel de fonctionnement de 3,5 M€, cette nouvelle agence doublement dédiée à l'environnement et à la biodiversité emploie 40 agents, principalement des ingénieurs. Ces derniers produisent notamment des recommandations dont un premier guide technique, destiné aux collectivités, intitulé « PLU(i) et biodiversité, comment concilier nature et aménagement ».