L’année 2023 signe pour les galeristes Alexis et Giulia Pentcheff un nouvel ancrage marseillais. S’ils habitent depuis longtemps déjà le quartier de Malmousque, c’est en centre-ville qu’ils ouvrent en 2008 leur galerie d’art. « Je défends au sein de la galerie les peintres de la Méditerranée, qu’ils soient de l’Ecole provençale, ou de signature internationale, comme Picasso ou Matisse », explique Alexis Pentcheff. « Ca fait des années qu’avec mon épouse, nous sommes à la recherche d’un lieu en bord de mer ». C’est en 2019, qu’ils frappent à la porte du pavillon de la Reine Jeanne, propriété de la famille du bijoutier Piery. « Ils n’étaient pas vendeurs, mais nous leur avons exposé notre projet, en leur disant que, si un jour ils décidaient de vendre, nous aimerions nous positionner ». Quelques mois plus tard, en 2020, la transaction est faite.
Un chantier au long cours
Comme beaucoup de dossiers à cette époque « covid », celui des Pentcheff doit faire face à un immobilisme général, mais aussi à des tracas administratifs non prévus. « La maison n’étant pas classée, nous pensions que déposer un permis de travaux serait une formalité. Sauf que le littoral est classé. Ce qui prend normalement trois mois en mairie, a mis plus d’un an à se résoudre à Paris », nous apprend-t-il. Le chantier est loin d’être terminé. Les 300 m2 seront divisés en deux espaces, l’habitation privée du couple et la galerie, avec parking privé. « Notre galerie d’art de la rue Paradis est déjà en location, mais je ne signerai un bail qu’à un projet qui fait sens pour nous ».

Alexis Pentcheff reste discret sur le montant de la transaction du Pavillon de la Reine Jeanne, comme sur l’enveloppe des travaux, confiée à Bertrand Guillon architecture. « Plus qu’un déménagement, ce changement de quartier inscrit un tournant majeur dans notre histoire. Notre reconnaissance est désormais internationale et enfin, nous allons pouvoir accueillir nos clients dans un écrin à la mesure des peintres que nous vendons. Cette demeure possède un ponton privé. C’est vraiment un lieu de rêve pour nos clients ! Et bien sûr, les Marseillais comme les touristes seront les bienvenus dans ce nouvel espace ». La future galerie sera forcément mise en avant durant les Jeux Olympiques 2024, compte tenu de son emplacement stratégique dans la rade de Marseille. Alexis Pentcheff réfléchit à une mise en lumière du Pavillon de la Reine Jeanne.
Un nouveau tournant pour la galerie
Depuis un an, Maud Barral est la directrice de la galerie. « Son expertise en art contemporain va nous permettre d’explorer ce courant dès octobre prochain ». Bien sûr, le XIX et XXe seront toujours représentés. Le couple a également ouvert, il y a quelques mois, une librairie d’art à Malmousque. Le Puits aux livres devait être inaugurée en même temps que leur nouvelle adresse. Non loin, ils ont également investi dans 400 m2 pour réunir différents corps de métiers autour de la restauration. « Nous ne l’avons pas encore inauguré et cherchons toujours son nom ». Alexis parle aussi d’un futur centre de ressources pour les collectionneurs et les amateurs d’art, d’un show-room de cadres anciens (« une denrée rare pour les professionnels comme les particuliers ») de deux résidences d’artistes au sein du Pavillon… si pour l’instant le couple doit encore se projeter dans ses murs, il ne manque pas d’idées pour faire de leur nom… une marque.