Il suffit d’entrer dans les locaux de l’imprimerie La Platine, en plein cœur de Marseille, pour avoir un bel aperçu des travaux réalisés par Odile Coulange et son équipe. Cartes postales, livres, affiches, jeux de cartes, faire-part, pochettes de disque… tout est exposé. Quant à la visite des lieux, elle offre un retour dans le temps tant les machines utilisées pour imprimer semblent appartenir à une autre époque.
La Platine est une imprimerie traditionnelle qui travaille à l’ancienne. Elle a été créée à la suite du rachat, il y a 21 ans, d’une ancienne imprimerie typographique composée notamment d’une Platine Ofmi Garamond (d’où le nom de l’imprimerie) et d’une KSB construites par les usines d’Heidelberg.
Son métier - ou plus exactement sa passion -, Odile l’a appris aux côtés de son père. Une imprimerie dans laquelle elle a travaillé de longues années et qu’elle a rachetée lorsque ce dernier est parti à la retraite. Depuis, il demeure fier d’elle et l’appelle à peu près tous les jours !
Résister
Mais résister face à la mondialisation, au numérique et à la pratique de la sous-traitance, n’est pas chose aisée, surtout quand une crise sanitaire vient compliquer la tâche. « Je tiens à préserver un travail de qualité avec du papier haut de gamme et des partenaires de renom comme la maison d’édition Le Dernier Cri. Mais les temps sont durs, il ne faut pas se voiler la face », avoue Odile Coulange. Et même si elle peut compter sur le soutien de la Chambre de métiers et de l’artisanat de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (CMAR Paca) et sur ses formations pour bien structurer sa société, la période est difficile.
Heureusement pour elle, la crise économique semble toucher à sa fin et les artistes, qui constituent une part non négligeable de sa clientèle, peuvent à nouveau reprendre du service. Parmi ses prochaines réalisations ? L’impression d’un livre comportant des images en 3D mais aussi le développement des encres fluorescentes via une impression offset.