AccueilEconomieLe 2e Forum d’Aix-Marseille à l’écoute des entreprises étrangères

Le 2e Forum d’Aix-Marseille à l’écoute des entreprises étrangères

Organisée le 26 septembre à Marseille, la rencontre a pointé les points d’amélioration potentiels de la métropole Aix-Marseille Provence pour la rendre plus attrayante auprès des investisseurs internationaux.
Le président de la CCIAMP, Jean-Luc Chauvin, a listé les atouts de la métropole qui lui valent d’engranger 11 milliards d’euros d’investissements industriels en perspective.
(Crédit : Jean-Christophe Barla) - Le président de la CCIAMP, Jean-Luc Chauvin, a listé les atouts de la métropole qui lui valent d’engranger 11 milliards d’euros d’investissements industriels en perspective.

Economie Publié le ,

On s’attendait à des propos plus "mordants" sur notre métropole et sur la France de la part de dirigeants de grands groupes internationaux. Outre le poids de la fiscalité, les motifs récents d’interrogation ou d’inquiétude ne manquaient pas avec les grèves contre la réforme des retraites ou les émeutes, dévastatrices pour la réputation du pays à l’étranger. Mais, conviés au Palais de la Bourse, à Marseille, le 26 septembre, pour la 2e édition du Forum d’Aix-Marseille, les patrons de Manpower, Prologis, Haribo, Steelcase, Air Products, Siemens, LyondellBasell, Heidelberg Materials ou EP Group sont finalement restés mesurés dans leurs recommandations appelées à alimenter un rapport national sur "Les états de la France" qui sera transmis à l’Elysée.

Cet événement vise en effet à recueillir leurs idées pour améliorer l’attractivité du pays et il se décline depuis l’an dernier à Marseille, Lyon et Lille. Sous l’impulsion de l’agence de développement Provence Promotion, la réunion planchait sur deux sujets : "Talents : diversité, inclusion, mobilité" et "Décarbonation et souveraineté industrielle : quel rôle pour les métropoles portuaires ?". Quelques messages sont passés… « La concurrence d’image est vive parmi les grandes métropoles », note Marc Lhermitte du cabinet EY Consulting. Mieux vaut donc les écouter…

L’argument RSE devient fondamental

La possibilité de puiser dans le territoire des compétences s’avère un élément différenciant, plus encore que la qualité du foncier ou de la localisation, tant « certains bassins en France sont complètement asséchés », souligne Cécile Tricault, directrice générale Europe du Sud de Prologis, qui accompagne industriels et logisticiens dans la réalisation de plateformes.

Alain Roumilhac, président de Manpower Group Europe du Sud. (Crédit : Jean-Christophe Barla)

A Marseille et sur l’agglomération, il reste des marges de manœuvre, « la pluralité de filières est un avantage, le taux de population jeune peu ou pas qualifiée est important, le territoire attire aussi les cadres » remarque Alain Roumilhac, président de Manpower Group Europe du Sud. Mais il est de plus en plus compliqué de combiner les attentes nouvelles des salariés, sans distinction de génération ou de niveau d’éducation : équilibre vie privée/professionnelle, télétravail, "sens" du métier… Pour réussir à recruter, « les entreprises doivent avoir une politique RSE très volontariste » ajoute-t-il, constatant un taux record de rupture de CDI dès la 1ère année. Celles qui font l’effort y gagnent, aux yeux de Mickaël Locoh, directeur général Europe du Sud et Afrique de Steelcase (mobilier de bureau) : « Il reste un attachement à être ensemble quand on vient dans le lieu physique de l’entreprise » affirme-t-il.

Bernard Beignier, recteur de l'académie d'Aix-Marseille. (Crédit : Jean-Christophe Barla)

Jean-Philippe André, président du directoire d’Haribo France, s’appuie sur les quartiers environnants pour embaucher dans son usine de bonbons implantée dans le 14earrondissement, à Marseille. Mais pour fidéliser son personnel, la proximité ne suffit pas. « On a la main d’œuvre qu’on mérite, il faut payer les gens » dit-il. Pour rassurer les uns et les autres sur la détermination de Marseille à faire monter en compétence sa jeunesse, le recteur de l’académie d’Aix-Marseille, Bernard Beignier, leur a dévoilé quelques objectifs de la future Cité scolaire internationale, espérée pour septembre 2024, dans le quartier d’Euroméditerranée. « Les élèves en sortiront trilingues », promet-il.

L’exigence d’une vision cohérente et partagée

Quant aux défis à relever pour atteindre la neutralité carbone à 2050, ces dirigeants internationaux réclament d’abord au territoire de la clarté dans l’organisation des responsabilités. « Comprendre l’écosystème est important pour proposer des solutions », confie David Martin, vice-président Stratégie et Transformation du groupe américain Air Products, fournisseur de gaz industriels.

Mickaël Locoh, directeur général Europe du Sud et Afrique de Steelcase. (Crédit : Jean-Christophe Barla)

Doris Birkhofer, présidente et CEO de Siemens France, veut, elle, « une vision sexy pour que tout le monde ait envie de faire partie de la trajectoire » et un travail aussi collectif que possible. Bruno Pillon, président des activités France d’Heidelberg Materials (ciments, bétons…), réclame au Port de Marseille-Fos de se poser en "hub méditerranéen" de séquestration de CO2 pour accompagner la stratégie de décarbonation de son groupe. Et pour LyondellBasell dont elle dirige la division "Global Subsidies", Nathalie Joffrin espère des infrastructures à la hauteur des besoins de la feuille de route de décarbonation de son entreprise qui fait travailler entre ses unités de Fos et Berre-l’Etang, 1 400 personnes. Vaste programme !

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