Frédéric Deschamps est arrivé un peu par hasard dans la profession de sellier-maroquinier et un peu par hasard dans la ville de Mimet. Aujourd'hui, il est « le plus heureux des hommes. Et savoure plus que tout sa liberté et son métier. » Avant d'être sellier-maroquinier, cet artisan travaillait aux côtés d'enfants myopathes. Alors « après ça, les problèmes de TVA, de charges vous passent un plus au-dessus de la tête. Ça m'a beaucoup appris sur la vie. » Quant à son installation à Mimet, dès 1986, il la doit à une émission sur France Inter, « Contact », qui met en relation des besoins et des hommes.
Patte d'autruche et crapaud
Frédéric Deschamps est aujourd'hui un « ancien », il exerce ce métier depuis de nombreuses années. « Tout commence en 1980 quand j'entre à l'école de l'Abbé Grégoire à Paris où Hubert Lemarchand, issue de la prestigieuse maison Hermès, m'enseigne les techniques traditionnelles de sellerie-maroquinerie. » Dès la sortie, il décide de lancer son entreprise, Le Grain de Selle. Avec le temps, le bouche-à-oreille et les belles rencontres ont parfaitement fonctionné. « J'ai beaucoup de travail et je gère mes commandes comme bon me semble. Je suis équipé à la fois pour réaliser sur demande des grandes séries ou pour confectionner des pièces uniques. » Ses réalisations sont diverses : du porte-clés à la mallette adaptée pour un rangement optimal d'un coffre de Ferrari… Tout comme ses clients : du badaud lambda au grand styliste.
Passionné, il aime les belles matières - en ce moment, la tendance est à la patte d'autruche et au crapaud - et réalise ou répare de belles choses (bracelets de montre, sac à main de qualité etc.). Maître artisan, il a formé de nombreuses personnes et a enseigné la maroquinerie au lycée Brochier à Marseille. Aujourd'hui, il travaille seul ou avec des stagiaires. Le Grain de Selle a des horaires élastiques et pour découvrir la boutique (à côté de son atelier) et les produits réalisés, il est vivement conseillé de le contacter. « Je ne fais pas de vente en ligne car mes pièces sont uniques et je préfère voir les gens. Cependant, si vous êtes loin ou ne pouvez passer à l'atelier, mailez ou téléphonez-moi », précise-t-il ainsi.