Les Nouvelles Publications : Comment avez-vous eu l’idée du Jardin des chats ?
Arnaud Zafrilla : Comme pour beaucoup de concepts, pour des raisons personnelles, en me rendant compte de la pénurie de structures d’accueil pour chats quand j’ai voulu faire garder le mien.
Il existe pourtant déjà ce type de garde, que ce soit en pension ou à domicile. Quelle est votre spécificité ?
C’est vrai, mais en pension, ce sont généralement de courts séjours et quant à la garde à domicile, tout le monde ne souhaite pas faire entrer quelqu’un dans son intimité. J’ai donc pensé à créer une résidence pour chats, dont les propriétaires voyagent beaucoup, que ce soit pour leur plaisir, comme pour leurs affaires. En imaginant donc des gardes longue durée.
Vous avez des pensionnaires depuis longtemps à Montpellier ?
Oui, nous avons un chat depuis quatre ans. Sa propriétaire prend des nouvelles régulièrement et peut le voir via nos webcams. A Marseille, nous avons déjà des chats depuis quelques mois.
Comment se passe une journée type ?
Dès que nous arrivons à 9h, nous consultons nos messageries et avons une heure pour nettoyer et désinfecter chaque chambre. Ensuite, notre journée est réglée en fonction des accueils clientèle et des soins destinés aux chats. Nous avons tous suivi une formation pour être attentifs au comportement de chaque animal et nous possédons un vétérinaire référent. C’est très rassurant pour les propriétaires de savoir que nous pouvons détecter des signes de mauvaise santé.
Contrairement à Montpellier, à Marseille, les chats ne sortent jamais. Ils ne s’ennuient pas ?
La notion temporelle du chat s’apparente à celle d’un bébé. Elle diffère donc de la notre et puis, nous sommes là pour jouer avec eux. J’ajouterais aussi que beaucoup de propriétaires ne souhaitent pas que leur chat sorte, car il vit déjà en appartement.
Est-ce que ça a été facile de convaincre votre banquier de vous prêter 100 000 € pour monter cette deuxième adresse ?
Pas du tout ! C’est même lui qui m’a poussé à cela et m’a parlé de créer une franchise. Je suis à la banque Dupuy de Parseval, une banque d’affaires de l’Hérault similaire à Martin Maurel. Visiblement, mon concept les a convaincus.
Combien faudra-t-il investir pour prendre la franchise Le Jardin des chats ?
Je ne sais pas encore. J’ai une, voire deux demandes en attente. Je suis en phase de montage. Il faut respecter un timing d’ouverture, prévue au printemps pour assurer l’été, et surtout, que je sois en phase avec le futur franchisé. J’en saurai plus d’ici quelques semaines…
Quel a été votre parcours avant de devenir chef d’entreprise ?
J’ai suivi à Marseille un BTS communication, puis un DUT Tech’ de co’* en banque, avant de travailler en tant que cadre à la Banque postale. Mais depuis toujours, j’ai su que je voulais monter ma propre affaire. J’ai donc suivi une licence en management via un CIF**, avant de monter en 2007 mon premier hôtel pour chats.
Vous ciblez une clientèle CSP+. A-t-elle des exigences particulières ?
Tout est possible ! Notre forfait journalier ou mensuel, pour les longs séjours, comprend l’alimentation sèche, à base de croquettes. Mais si un maître souhaite donner autre chose à manger, aucun problème ! J’ai en ce moment un chat dont la propriétaire a souhaité qu’il soit seul dans sa chambre. Et puis, chaque animal a ses habitudes. Nous restons à l’écoute de chaque demande. Nous travaillons également avec un taxi spécialisé pour récupérer si besoin les animaux.
Avez-vous fait le plein pour les fêtes de Noël à Marseille ?
Notre activité reste saisonnière et suit le calendrier des vacances donc oui, nous avons été quasi complet à Noël avec plus de 70 pensionnaires, pour une capacité totale de 80 chats. C’est un peu moins qu’à Montpellier, puisque là-bas, nous pouvons en accueillir jusqu’à 140. Ici, nous avons 17 chambres, de 10 à 12 m2. Si la législation exige que chaque animal bénéficie d’une surface de vie de 2 m2, je peux vous dire qu’au Jardin des chats, c’est bien plus ! Tout a été pensé pour que chacun possède son espace de vie, afin d’éviter les conflits de territoire. Nous diffusons même des phéromones apaisantes… Tout est fait pour leur bien-être.
* Diplôme universitaire de technologie Techniques de commercialisation.
** Congé individuel de formation.