Dans les rangs des policiers marseillais la colère est un peu retombée ce week-end. Samedi 22 juillet, Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale a fait le déplacement dans la cité phocéenne. Le patron des policiers entendait rencontrer notamment les équipes de la BAC, alors que la colère gronde dans les rangs.
Le placement en détention d'un policier
Depuis l'incarcération d'un des leurs, soupçonné d'avoir roué de coups un homme en marge des émeutes début juillet, l'incompréhension monte dans les rangs des policiers marseillais. Si dans cette affaire, quatre policiers sont mis en examen, c'est bien la décision de mettre à l'ombre un des quatre policiers qui a suscité un mouvement de fronde. "C'est cette détention provisoire qui bloque" a réagi sur France Info Sébastien Greneron, le secrétaire départemental des Bouches-du-Rhône du syndicat Alliance Police. "Pour nous, les motifs de la détention provisoire ne sont pas réunis [...] On nous explique que notre collègue policier est en détention provisoire par risque de se concerter avec les autres" ajoute-til. Et Sébastien Greneron d'appuyer : "pour ne pas nuire à l'enquête, il n'y avait pas besoin, pour nous, d'écrouer ce policier"
Code 562
En réponse à cette décision, les policiers de Marseille ont lancé un code 562, qui les place en position de service-minimum. Un signal fort. Cet appel a commencé à être relayé dans d'autres services de police à Marseille et en France... En parallèle, d'autres collègues marseillais ont commencé à se mettre en maladie. De leur côté, les syndicats Alliance et Unsa Police sont montés au créneau, dans plusieurs communiqués.
Discussions avec Frédéric Veaux
Samedi, à Marseille, Frédéric Veaux a pu discuter avec les policiers. Ce déplacement et ce geste ont été bien reçu par les policiers. Sur France Info, Bruno Bartocetti, secrétaire national du syndicat Unité SGP-FO Police chargé de la zone sud a jugé cet échange constructif. "Nous avons eu ce matin un dialogue avec le directeur général - et nous pouvons saluer sa venue - qui a été assez constructif. Avec la présomption d'innocence qui s'applique à l'endroit de nos collègues, c'était important d'avoir la certitude que les salaires seraient maintenus pour eux. On a cette promesse de la part du directeur général mais je ne vous cache pas qu'on a maintenu une pression énorme pour l'avoir et c'est fréquent qu'on soit suspendus de nos fonctions sans salaire dans le cadre d'une présomption d'innocence et sans condamnation. C'est quelque chose de grave et insupportable". a-t-il expliqué à la radio.
De son côté, toujours sur France Info, Sébastien Greneron, a assuré que cette visite a "permis de dialoguer". Le syndicaliste affirme qu'"il y avait beaucoup d'émotions [...] Les collègues avaient besoin de soutien émanant du grand directeur de la police".
Pour l'instant, le mouvement de colère n'est pas terminé. Les policiers restaint hier en service minimum. Par ailleurs, une cagnotte a été ouverte via l'amicale de la BAC Sud de Marseille, en soutien aux policiers poursuivis. Samedi, elle avait récolté près de 32 000 euros en deux jours.