Le premier trimestre 2020 a atteint des sommets en immobilier de bureaux avec une demande placée sur le territoire Aix-Marseille Provence s'élevant à 33 800 m² (+ 37 % vs T1 2019) et un record de 22 900 m² rien que sur la ville de Marseille, soit une hausse de 32 % par rapport à la même période l'année dernière (17 300 m²). « Ce début d'année a été très dynamique, il a notamment bénéficié de nombreux deals initiés à la fin du second semestre 2019 », indique Daniel Tchenio, directeur de l'agence CBRE à Marseille.
Ce trimestre se distingue par un retour en force du secteur privé et la signature de quatre grandes transactions d'une surface de plus de 1 000 m² (dont une réalisée par CBRE), ainsi qu'une supérieure à 5 000 m². Il s'agit du déménagement de l'emblématique siège du numéro 2 mondial des vins et spiritueux, Pernod Ricard. Le groupe va en effet réunir ses deux sociétés, Pernod et Ricard, à l'été 2020 et les accueillir dans un tout nouveau siège de 7 700 m² sur les Docks, sur Euroméditerranée. « Avec 16 100 m² de demande placée, le secteur Euroméditerranée conforte son statut de premier pôle tertiaire d'Europe du Sud et reste une destination prisée des entreprises comme des investisseurs tout en offrant des loyers maîtrisés, avec un loyer prime qui s'opère à 240 € au premier trimestre », analyse Daniel Tchenio.
Les premiers effets du Covid-19
Cependant, le mois de mars est une bonne illustration du ralentissement qui frappe le marché des bureaux. Une seule transaction a été enregistrée, celle du groupe Action Logement qui a signé un bail de 2 274 m² auprès d'Icade pour intégrer l'immeuble de bureaux Eko Active, situé au sein d'Euroméditerranée. En parallèle, le marché des petites et moyennes surfaces fait face à de nombreux reports.
Côté offre, le marché souffre d'une réelle pénurie principalement dans le neuf (15 % du volume transacté) ainsi qu'à la vente de locaux d'activités. Et aucune livraison n'est prévue avant fin 2021. Conjugué à la crise sanitaire du moment, ce constat risque de s'accentuer. « La mise à l'arrêt des chantiers va logiquement engendrer des retards dans les livraisons, à minima égal au temps de confinement, ce qui va augmenter les tensions du marché », alerte Daniel Tchenio qui se veut néanmoins rassurant : « Comme dans les autres régions, l'activité sur les prochains mois ne sera pas nulle puisque des prises à bail continuent d'être signées, y compris durant la période de confinement. »
Daniel Tchenio en charge de l’immobilier d’entreprise à la Fnaim Aix-Marseille Provence