Les Nouvelles Publications : Que signifie le mot "Inko" ?
Lionel Canesi : Lorsque je cherchais le nom de l'incubateur j'ai écrit sur une feuille les mots clés de cet outil. Les plus parlants étaient : incubation, comptabilité, conseil, capital. Inko est un mélange de tout ça. Un mot en deux syllabes qui sonne jeune et facile à retenir.
Quelle est l'origine de ce projet ?
Il figurait dans mon programme dans le cadre des élections nationales de la profession comptable. Quand ces dernières ont été repoussées, je me suis dit que la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ne pouvait pas attendre plus longtemps, qu'il fallait se saisir de ce sujet au plus vite. J'ai pris cette décision en janvier. Début juillet, je suis allé à la rencontre de différents incubateurs parisiens. J'étais prêt à lancer Inko.
Pourquoi les experts-comptables doivent se doter d'une telle structure selon vous ?
Les professionnels du chiffre sont encore trop souvent perçus comme étant du passé. Sans doute parce que les bilans que nous produisons se basent sur des données passées. Nous souhaitons être considérés comme une profession du présent et de l'avenir. C'est d'ailleurs ce que nous sommes, mais plus de personnes doivent le savoir. Le numérique va nous aider à atteindre ce but. C'est l'occasion de mettre en lumière le fait que nous n'avons pas peur des nouvelles technologies, nous sommes prêts à les utiliser, à bon escient, dans notre cadre professionnel, si elles nous permettent d'être plus rapides et plus efficaces. Et par ricochet de satisfaire toujours plus nos clients.
Quel type de start-up souhaitez-vous attirer ?
Nous souhaitons être à la pointe en matière de gestion d'entreprise. Nous cherchons donc des structures disposant d'outils susceptibles de mieux utiliser les datas de nos clients. Tout ce qui touche à l'intelligence artificielle, aux outils prédictifs nous intéresse aussi. C'est sur ce type de sujets que les experts-comptables doivent avancer.
Où sera-t-il localisé ?
Il ne s'agit pas d'une structure physique car notre zone de couverture, l'ensemble de la région, et bien trop grande pour cela. Nous ne sommes pas en concurrence avec les autres incubateurs, les start-up que nous souhaitons coacher peuvent déjà être hébergées, cela ne nous dérange pas du tout. En ce sens nous nous plaçons entre l'incubateur et l'accélérateur.
Qu'allez-vous proposer à ces entreprises ?
Bien souvent les startuppers n'ont jamais travaillé dans un cabinet d'expertise comptable ni dans une entreprise… Nous souhaitons en sélectionner certains et nous mettre à leur disposition. Un pool composé d'experts-comptables et de chefs d'entreprises va ainsi challenger leur technologie afin de la rendre indispensable aux entrepreneurs.
Quels sont les projets futurs pour cet incubateur ?
Nous allons créer un prix et donner des fonds aux lauréats. Ce sera l'occasion de proposer une journée dédiée à l'innovation. Enfin, nous ne nous interdisons pas d'entrer au capital de start-up prometteuses.