L’Insee Provence-Alpes-Côte d'Azur, en partenariat avec la Direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité de Paca, a décidé d’analyser à l'occasion du 8 mars l’accès à l’emploi des femmes. Et pour cause, comme le rappelle Didier Mamis, secrétaire général pour les affaires régionales auprès du préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, « en 2017 et en 2022, Emmanuel Macron a érigé l’égalité entre les femmes et les hommes en grande cause nationale. » Au regard de la présentation de l’étude*, il y a encore du chemin à faire.
Paca, mauvais élève de l'égalité femmes/hommes
En Paca, comme dans toutes les autres régions, les femmes ont moins souvent un emploi que les hommes. En 2019, c’est le cas de 59 % des habitantes de la région ayant entre 15 et 64 ans contre 66 % des hommes.
« Ces taux d’emploi sont inférieurs à ceux de la France métropolitaine. Paca est d’ailleurs l’une des régions où le taux d’emploi des femmes est le plus faible », précise l’étude.
Et comme si cela ne suffisait pas, l'écart entre le taux d’emploi des femmes et des hommes (-7 points) est légèrement plus élevé qu’en moyenne nationale. « C’est l’un des plus forts avec la Corse (-12 points) et les Hauts-de-France (-7 points). »
Autre constat : les mères sont particulièrement pénalisées. En effet, le taux d’emploi décroît sensiblement à partir de trois enfants où « seulement la moitié des mères de 25 à 59 ans est en emploi. » Par ailleurs, lorsqu’elles élèvent seules leur(s) enfants, les femmes occupent également moins fréquemment un emploi (67 %). A titre de comparaison, chez les hommes le taux d’emploi baisse à partir de trois enfants (81 %) mais de façon moins marquée.
Inégalité de temps de travail
Contre toute attente, les femmes qui résident dans l’espace rural, en particulier dans une commune rurale périurbaine, exercent plus fréquemment une activité professionnelle que celles qui vivent en milieu urbain. C’est ainsi que les taux d’emploi des femmes sont plus faibles dans les grandes villes de la région : 53 % à Marseille, 55 % à Toulon et 57 % à Aix-en-Provence et Nice.
L’étude s’intéresse également aux inégalités de temps de travail. En Paca, 26 % des femmes en emploi sont à temps partiel, soit une proportion trois fois plus élevée que celle des hommes. Parmi les raisons principales du recours au temps partiel, les femmes invoquent davantage des raisons personnelles ou familiales et en particulier le fait de s’occuper des enfants ou d’une personne dépendante. Les hommes, quant à eux, indiquent plus souvent rechercher un complément de revenu, exercer une autre activité professionnelle ou suivre des études, une formation.
A noter que plus elles habitent une commune éloignée des villes et plus les femmes en emploi sont à temps partiel, qu’elles aient ou non des enfants. Chez les hommes, le recours au temps partiel est légèrement moins fréquent dans l’espace rural périurbain.
Inégalité des salaires
Le constat est sans appel : lorsqu’elles occupent un emploi, les femmes sont plus souvent salariées que les hommes. Elles perçoivent, en moyenne, un revenu salarial net mensuel de 1 540 euros, soit 21 % de moins que les hommes. Une différence qui s’explique principalement par des écarts de rémunération horaire : en 2019, les femmes résidant en Paca perçoivent en moyenne un salaire net équivalent temps plein (ETP) inférieur de 15 % à celui des hommes. Le salaire net moyen en ETP des femmes est plus faible que celui des hommes dans toutes les catégories socioprofessionnelles. Par ailleurs, parmi les personnes en emploi, les femmes sont moins souvent cadres que les hommes (respectivement 15 % et 19 % en Paca), alors qu’elles sont plus souvent diplômées de l’enseignement supérieur.
Force est de constater que les inégalités entre les femmes et les hommes demeurent toujours très fortes mais, pour terminer sur une note positive, l’étude souligne que « ces écarts se sont sensiblement réduits au cours des 20 dernières années ».
* Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d’Azur, mars 2023, n°114.