C'est fait. Lionel Canesi est le nouveau président national de l'ordre des experts-comptables. Son élection le 15 décembre était une formalité. Le 23 novembre sa liste, Experts-comptables et commissaires aux comptes de France (ECF) avait en effet remporté les élections avec 46,14% des suffrages, soit 1 284 voix d'avance sur la seconde liste, l'Institut français des experts-comptables et des commissaires aux comptes (Ifec). C'est-à-dire une victoire des régions et des cabinets de moyenne taille, contre les « bigs » de la profession. Ce nouveau poste, Lionel Canesi a eu plus de deux ans pour s'y préparer et le penser. Il s'était déclaré fin 2017, mais l'élection, qui aurait dû se tenir l'année suivante, avait été reportée. Si bien que ce dernier confiait « mener la plus longue des campagnes » de la profession. Valentin Guenanen, l'ancien délégué général d'ECF devient son directeur de cabinet.
Paca, laboratoire de la profession
A 46 ans cet expert-comptable corse, père de deux enfants, est associé du cabinet Wizziou à Marseille. Il est surtout le président sortant du Conseil régional de l'ordre des experts-comptables de Provence-Alpes Côte d'Azur. Elu une première fois en 2016, il avait été reconduit en 2018 à l'unanimité. En quatre ans, il a fait de la région un laboratoire pour la profession. Exerçant son mandat plus en militant qu'en président, il avait donné une place inédite à la profession. Entrepreneur avant tout, il avait aussi voulu développer le numérique avec INKO le premier incubateur/accélérateur de start-up dédiées à l'expertise comptable et la première formation data scientist pour expert-comptable. C'est Colette Weizman qui lui a succédé.
Lire aussi : Colette Weizman devrait devenir présidente du Croec Paca
« Respecté et consulté »
Avec Lionel Canesi, l'instance qui représente les 21 500 experts-comptables de France a un président de combat, un militant qui défend la cause et entend sortir la profession de sa discrétion. « L'expert-comptable doit être respecté, consulté et écouté par ses partenaires, à commencer par les pouvoirs publics. Le professionnel du chiffre et du conseil partage la vie des entreprises depuis leur création jusqu'à leur transmission », rappelait ce dernier dans une interview accordée à notre titre à l'occasion du 7e congrès régional du Croec Paca. « Il faut davantage être sur le terrain et expliquer ce que nous faisons, quelles sont nos caractéristiques, nos domaines d'intervention. Notre métier reste encore trop flou pour bon nombre de personnes » regrettait-il.
« Aucune loi ne devrait être élaborée sans les experts-comptables », a-t-il déclaré à La Tribune, peu après son élection. Lui qui estimait que la profession était « trop en retrait, notamment au niveau national » a deux ans pour prouver le contraire. Il s'est déjà mis au travail.