Les Nouvelles Publications : Comment votre mère Dominique Serra a eu l’idée de créer le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc ?
Marina Serra-Vrillacq : Nous sommes en 1990 et Dominique a l’envie de valoriser la place de la femme dans l’entreprise. Elle choisit alors un milieu d’hommes, celui du rallye, pour créer un événement 100 % féminin. Elle crée alors, sans le savoir, le premier événement sportif éco-durable.
Pouvez-vous développer en quoi la RSE fait partie depuis toujours de Maïenga ?
Durant le rallye, l’idée est de naviguer à l’ancienne, avec une boussole et de faire le moins de kilomètres possible. Mais dès le départ, ma mère a voulu que ce rallye soit associé à une démarche sociétale et environnementale. Elle a donc créé Cœur de gazelles, pour encadrer toutes nos actions caritatives. Nous sommes également très fières que notre agence soit normée Iso 14001. Nous sommes d’ailleurs en train de faire notre bilan RSE pour mieux communiquer sur cette partie, encore méconnue, de nos défis sportifs.
C’était une évidence pour vous de rejoindre votre mère à l’agence ?
Pas du tout. J’ai un doctorat en droit des affaire sociales. Mais après cinq ans dans ce milieu professionnel, j’ai bien compris que je ne changerai pas le monde. J’ai alors rejoint Dominique, tout d’abord, via l’association. Je travaille à ses côtés depuis 2006 et suis désormais directrice générale de Maïenga.
Comment fonctionne votre binôme mère/fille ?
Merveilleusement bien ! Je gère la partie logistique et financière. Ma mère s’occupe des partenariats et des relations publiques.

Vous êtes toujours installée à Villeneuve-lès-Avignon. Pourquoi ce choix ?
Nous sommes bien dans le Gard. La qualité de vie au travail reste très importante pour nous et nos 25 collaborateurs. Chez nous, pas d’horaires. Chacun vient quand il veut à l’agence. Nous sommes très flex et le cadre de vie reste essentiel. Nous n’avons jamais pensé à déménager l’agence à Paris.
La 2e édition du Trek’in Gazelles part en novembre prochain. Pourquoi décliner le rallye en version course à pied ?
Il faut savoir que pour le Rallye des Gazelles, la plupart du temps, la coéquipière est à pied, pour guider une voiture, qui roule à 20 km/heure en moyenne. Ça s’est donc imposé comme une évidence de proposer aux femmes une version pédestre. Ce qui nous a permis aussi de lancer une grande opération de nettoyage du désert.
Quel est le bilan écologique de la première édition ?
Nous avons recueilli 7 000 litres de déchets. Cette année, sans doute plus, car pour la première édition nous n’avions confié qu’un seul sac par équipe, composée de trois personnes. Chaque soir durant la course, notre incinérateur mobile brûle directement les déchets ramassés dans la journée.
Rallye Aïcha des Gazelles : un an pour se préparer !
Pouvez-vous nous donner d’autres exemples d’actions réalisées en marge de vos courses ?
Bien sûr. Je pense notamment à la palmeraie marocaine de 13 000 arbres, uniquement financée grâce à notre association. Elle fait vivre 160 agriculteurs et touche donc plus de 4 500 personnes. Avec le Rallye des Gazelles, nous sommes la plus grande caravane médicale d’un événement sportif. Nous cherchons toujours à améliorer notre impact carbone (soit 2 400 TC02 pour leurs trois courses sportives). Cela occupe 30 % de notre temps à l’agence !
Quelles sont les dates à venir de vos trois courses ?
Le Bab el raid est en cours. Ce raid-aventure en France, Espagne et Maroc se termine ce 22 octobre. Le Trek’in gazelles aura deux sessions, une du 10 au 15 novembre 2022 et une autre du 4 au 15 février 2023. Quant au Rallye des gazelles, la course se tiendra du 3 au 19 mars 2023. Les inscriptions sont ouvertes.