AccueilEconomieMarie-Laure Guidi : « Une fondation alimentée par les entrepreneurs soucieux d’aider Marseille »

Marie-Laure Guidi : « Une fondation alimentée par les entrepreneurs soucieux d’aider Marseille »

Marie-Laure Guidi, expert-comptable associée chez Ioda Consulting, est la nouvelle présidente de la Fondation de Marseille. Une nouvelle casquette parmi bien d’autres, avec un fil rouge : développer le territoire, et notamment Marseille.
Expert-comptable associée chez Ioda Consulting, Marie-Laure Guidi est la nouvelle présidente de la Fondation de Marseille.
Robert Poulain - Expert-comptable associée chez Ioda Consulting, Marie-Laure Guidi est la nouvelle présidente de la Fondation de Marseille.

Economie Publié le , Propos recueillis par Caroline DUPUY

Incontestablement, Marie-Laure Guidi est une femme dynamique et passionnée. Un petit passage dans son bureau, à Aubagne, permet de la découvrir davantage. Et de connaître certains de ses hobbies. Au mur figurent ainsi deux photos de la légende du foot, Basile Boli, soulevant le trophée de la Ligue des champions avec son équipe, l’Olympique de Marseille. Impossible pour elle de le cacher bien longtemps, Marie-Laure Guidi est une passionnée du ballon rond. Elle arbore ainsi un pendentif à l’effigie de l’OM et n’hésite pas à mettre, comme le jour de notre entretien, du vernis bleu, une des deux couleurs fétiches de son club.

A l’angle du bureau se dresse une réplique grandeur nature et en carton de Patrick Bruel offerte par ses associés alors qu’elle vient de dénicher des places pour la prochaine tournée du chanteur. Un violoncelle, l’instrument dont elle joue, trône également dans la pièce. Ainsi qu’une œuvre de street art et une belle photographie de Marseille, sa ville de cœur…

Enfin, un peu partout dans les locaux de son entreprise des Iodas, personnage emblématique de Star Wars, sont accrochés au mur ou posés sur un bureau. Ils font référence au nom de son entreprise.

LNP : Pourquoi avoir appelé votre cabinet d’expertise comptable Ioda Consulting ?

Marie-Laure Guidi : Ioda Consulting est spécialisé dans l’accompagnement d’entreprises innovantes. Nos clients sont essentiellement des start-up ou des anciennes jeunes pousses qui ont grandi. Ce n’est donc pas un cabinet comme les autres. D’où ce nom atypique, et fun.

En quoi votre travail est-il si différent de celui d’un cabinet classique ?

L’innovation est une niche avec des spécificités fortes, notamment en comptabilité. Sans parler du fait que ces entreprises se financent souvent par des levées de fonds, et doivent présenter un reporting et d’autres documents spécifiques aux investisseurs. La recherche de subventions est également une partie importante de notre métier pour nos clients en phase d’amorçage.

Marie-Laure Guidi, nouvelle présidente de la Fondation de Marseille

Ce ne sont pas les missions traditionnelles de l’expert-comptable, et il suffit de regarder comment nous sommes habillés pour comprendre que nous sommes un peu différents.

Vous êtes également bénévole dans un certain nombre de structures. De quels mandats êtes-vous la plus fière ?

J’adore Marseille. C’est mon fil rouge. Toutes mes responsabilités et actions pro bono [pour le bien public, NDLR] visent à aider le territoire. Pour qu’il brille davantage et lève la tête bien droite. C’est ainsi que jusqu’en juin dernier, j’étais présidente du Réseau Entreprendre, une structure géniale à destination des primo-créateurs. Et je viens d’être sollicitée pour participer à l’aventure BIM (Business in Marseille), qui entend faire de la cité phocéenne le premier pôle d’attractivité et d’excellence en matière de leadership, en tant que référente sur le mentorat, grâce à mon expérience au sein du Réseau Entreprendre.

Je suis également vice-présidente et trésorière, depuis 2018, de la French Tech Aix-Marseille. Cela a du sens puisque c’est un prolongement naturel de mon activité professionnelle qui me permet d’être au cœur de l’écosystème de mes clients.

Je suis aussi élue à la CCI métropolitaine Aix-Marseille Provence, avec une casquette de référente Smart Port [le port du futur, NDLR]. J’apprécie également de participer au Business & Professional Women (BPW Marseille Métropole), qui œuvre pour les droits des femmes dans le cadre du travail. Nous sommes du reste en train de créer un label d’entreprises engagées contre le sexisme. Mon rêve étant de pouvoir lancer ce dernier à l’Orange-Vélodrome en compagnie de Basile Boli. Avec un slogan tout trouvé : « Donner un coup de boule au sexisme », en référence à son but de la tête lors de la finale de la Ligue des champions.

Mais si vous êtes venus me voir aujourd’hui, c’est pour que je vous parle de ma nouvelle nomination à la tête de la Fondation de Marseille dont je suis particulièrement fière aussi.

Passionnée du ballon rond, la présidente de la Fondation de Marseille arbore un pendentif à l’effigie de l’OM. (Crédit : Robert Poulain)

Quelle est la genèse de cette nomination ?

Il s’agit d’une fondation abritée par la Fondation de France. Elle a été créée en 2019 par quatre entrepreneurs : Fabrice Necas, Christophe Baralotto, Cyril Zimmermann et Fabrice Halimi. Avec un objectif : proposer une fondation d’entreprise dont l’objet est de soutenir ceux qui en ont le plus besoin en matière d’éducation, de formation et d’emploi.

J’ai connu cette structure pendant le confinement alors que je surfais sur le web. J’ai trouvé l’idée géniale et j’ai donné un don. J’ai ensuite été appelée. Je connaissais déjà certains d’entre eux. Les choses sont ensuite allées très vite. Je suis très fière de cette casquette très complémentaire avec mon métier et mes autres attributions.

Pourquoi une nouvelle fondation, le territoire en a déjà d’autres ?

Oui, nos grandes et belles entreprises marseillaises ont parfois une fondation d’entreprise. C’est notamment le cas pour CMA CGM, Onet et La Compagnie fruitière, etc. Là, il s’agit d’une fondation alimentée par plusieurs entrepreneurs soucieux d’aider Marseille. Et notamment des TPE-PME. Nous avons besoin d’elles. Il ne faut donc pas hésiter à nous rejoindre.

Marie-Laure Guidi : « Les femmes assument et ne font pas moins bien que les hommes »

Je suis confiante et j’ai une capacité de conviction quand je crois à un projet.

Comment avez-vous choisi l’univers de votre fondation (éducation, formation, emploi) ?

Beaucoup de thématiques nous intéressent. Et notamment le logement et l’environnement. Mais nous préférons nous associer à des structures existantes comme « Entreprendre pour toi ». La crise actuelle met en avant des problèmes réels en matière d’emploi, de recrutement. Nos actions permettront peut-être à terme de disposer de davantage de personnes qualifiées pour les postes manquants.

La fondation propose aussi du mécénat de compétences et permet ainsi à des salariés de participer à certaines actions en faveurs des plus démunis. Un point important dans une société où les nouveaux entrants sur le marché du travail sont à la recherche de sens. Et puis, force est de constater que plus il y a de travail, moins il y a d’insécurité.

« Nous avons besoin de fonds et ambitionnons de collecter 2 M€ d’ici trois ans », précise Marie-Laure Guidi. (Crédit : Robert Poulain)

Quelles actions souhaitez-vous soutenir ?

En matière d’éducation, nous sommes notamment sensibles à la souffrance du monde étudiant. Pour la partie formation, nous sommes à la recherche d’idée telle que La Plateforme, l’école du numérique et des nouvelles technologies située à Marseille, ouverte à tous. Enfin, en matière d’emploi, nous aimerions trouver des projets de retour à l’emploi, tels que Wake up café qui œuvre pour la réinsertion professionnelle des personnes détenues et ex-détenues.

N’est-ce pas le rôle de l’Etat d’éduquer, former et réinsérer sa population ?

Oui, mais l’Etat fait face actuellement à plusieurs crises et ne peut pas tout faire. Nous avons également un territoire qui souffre des mésententes entre différentes collectivités donc si nous pouvons être facilitateurs, nous sommes prêts à le faire. Nous ne nous opposons pas à l’Etat et nous pouvons faire avec l’Etat.

Quel est votre objectif dans les prochains mois ?

Nous avons besoin de fonds et ambitionnons de collecter 2 M€ d’ici trois ans. Nous devons également sélectionner les projets à soutenir. Nous fonctionnons par appels d’offres, mais nous savons que de belles initiatives nous échappent, car les petites structures sans grands moyens ne nous connaissent pas et travaillent souvent dans l’ombre. Je souhaite qu’elles viennent à nous.

La Fondation de Marseille veut favoriser l'engagement des salariés et des entreprises

Nous allons vraiment accentuer nos efforts sur ce point. J’ai demandé à Laurent Laik, directeur du groupe d’insertion La Varappe, de nous rejoindre ainsi qu’à d’autres personnes influentes de la société marseillaise. Nous allons capitaliser sur notre réseau pour accéder au plus grand nombre.

La Fondation de Marseille entend soutenir dans le temps et de manière significative quatre à cinq projets par an.

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