La Maison du droit et de la justice de Marseille vient de fêter ses deux ans d’existence. Outre le fait qu’elle est située boulevard du Capitaine Gèze, au coeur des quartiers nord de la cité phocéenne, la Maison du droit de Marseille, comme les 147 autres répartis sur le territoire français, a pour vocation de rapprocher la justice du justiciable, surtout lorsque ce dernier n’en connaît ni les codes ni le jargon.
Son but : favoriser la justice de proximité, privilégier la résolution amiable des conflits, trouver des solutions alternatives aux poursuites traditionnelles, mener des actions de sensibilisation à la citoyenneté et contribuer de ce fait à la prévention de la délinquance. Un projet financé et porté par la Ville de Marseille, en partenariat avec le Département des Bouches-du-Rhône et la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Consultations d'avocats
Le président du tribunal judiciaire de Marseille, Olivier Leurent, le procureur adjoint, Damien Martinelli, et l’adjoint au maire en charge de la sécurité, Yannick Ohanessian, étaient présents pour dresser bilan de ces deux années d’exercice. Deux années à placer sous le signe d’une activité en hausse. Ainsi les consultations d’avocats sont-elles passées de 1 250 en 2021 à 1 660 en 2022.
Les délégués du procureur ont quasiment multiplié par deux les convocations dans le cadre des alternatives aux poursuites : 361 en 2021 contre 615 l’an dernier. Plus de 5 000 personnes sont passées en 2022 par la Maison du droit, qui a aussi reçu 16 000 appels téléphoniques l’an dernier contre 13 000 en 2021. Seul chiffre à la baisse : celui de l’accueil physique sans rendez-vous. Sans doute les justiciables ont-ils compris qu’il valait mieux prendre rendez-vous pour bénéficier de meilleures réponses à leurs attentes.
Plateforme multi-services
Depuis son ouverture le 11 janvier 2021, l’établissement offre une plateforme multi-services, où le pénal côtoie le civil et qui fait intervenir de nombreux professionnels de la justice (avocats, notaires, huissiers, conciliateurs), mais aussi des associations versées dans des domaines aussi divers que l’aide aux victimes, le logement, la santé ou la médiation familiale. « C’est un peu le principe d’une maison médicale où plusieurs spécialistes sont à votre écoute, avec trois principes majeurs: la gratuité, le lieu unique et une offre pluridisciplinaire », aime à résumer le président Olivier Leurent. Les stages thématiques sur les violences conjugales, le harcèlement et la citoyenneté sont eux aussi en hausse: 549 l’an dernier contre 348 en 2021. Les usagers sont reçus dans l’un des 14 bureaux dédiés aux entretiens sur un plateau de 600 m2. Une salle de conférence permet aussi d’accueillir une soixantaine de personnes.
« La Maison du droit incarne vraiment les symboles de la République: liberté avec pour objectif de prévenir la récidive, égalité en permettant à chacun de connaître ses doits et fraternité en accompagnant les plus démunis », dit encore le président du tribunal judiciaire.