Les opposants, et parmi eux, les politiques (du PS et du PC notamment) venus les soutenir, ont pu crier victoire ce mardi 12 février à Marseille après la décision du tribunal administratif de Marseille d'annuler la délibération municipale du 16 octobre 2017 autorisant le lancement de la procédure de Contrat de partenariat (ex partenariat public-privé), encore appelé plan Marshall des écoles, ou plan Ecole d'avenir, son nom officiel, pour la démolition-reconstruction de 28 d'entre elles et la construction de 6 nouvelles, soit 34 établissements en tout.
De simples particuliers et contribuables marseillais ainsi que des organisations professionnelles d'architectes (syndicat des architectes des Bouches-du-Rhône, conseils national et régional de l'ordre des architectes), soutenus par un collectif citoyen, avaient en effet déposé recours pour cela. Pour les juges comme pour la rapporteure publique dont ils ont donc suivi l'avis, il n'a pas été démontré qu'une telle procédure chiffrée à 1,042 milliard d'euros, avec une redevance versée par la ville sur 25 ans, serait moins coûteuse qu'une maîtrise d'ouvrage publique classique (loi MOP). « C'est la première fois en 25 ans que M. Gaudin doit ainsi manger son chapeau et que la volonté des citoyens l'emporte », s'est réjoui l'un de ses plus virulents adversaires politiques au conseil municipal.
Contre-plan moins cher
De son côté, le représentant du syndicat des architectes des Bouches-du-Rhône, Maxime Repaux, qui porte principalement le dossier, a appelé désormais à la réalisation au plus vite d'un audit et d'un diagnostic préalables. « C'est ce qui aurait dû être fait dès le départ au lieu de faire les choses à l'envers et de s'appuyer sur des analyses financières contestables, a-t-il souligné. Et on peut aller très vite puisqu'il y a dans le département 900 architectes tout à fait capables de le faire et ce d'autant plus qu'on pourrait ensuite très bien procéder à des rénovations et réhabilitations plus ou moins lourdes plutôt qu'à des démolitions-reconstructions ainsi qu'on a pu le constater nous-mêmes lors de la visite de trois des écoles concernées », a encore commenté leur représentant. Dans leur contre-plan, les hommes de l'art font d'ailleurs état de 300 millions d'euros en moins sur la facture avec l'adoption d'une procédure classique de commande publique.
Enfin, même si celui-ci ne serait pas suspensif, le PPP étant bel et bien annulé, la ville de Marseille peut encore toutefois faire appel du jugement, mais, pour l'instant, n'a pas communiqué, ni ses avocats, sur cette annulation.