Une participation au TEDx devrait être remboursée par la sécurité sociale. Vingt euros, moins cher qu'une consultation chez le médecin... Parce qu'après les 4 heures de thérapie collective, on ressort, le cerveau en ébullition, avec en tête plein d'idées positives, des envies de se dépasser, d'échanger avec les autres participants, dans une bienveillance collective et constructive. Ah oui, on a aussi le sourire. Bref, la patate !
A 18 heures, au moment du clap de fin, les 1 000 spectateurs applaudissent à tout rompre. Les 10 speakers ont assuré. Ils ont mis en scène « des mots sur les maux » comme l'a proposé la sérialentrepreneuseEmmanuelleDuez. La trentenaire explique le besoin de pédagogie. Selon elle, il ne faut pas laisser sur le bord de la route, ceux qui ne comprennent pas la mutation en cours. Parce que « la peur mène du côté obscur » assène-t-elle. Les organisateurs se montrent satisfaits. Ils ont réussi le pari d'organiser un TEDx, ce système international de conférences locales à but non lucratif. Lancé en 1984 en Californie, il entend « diffuser les idées en valant la peine ».
Jeunesse et enthousiasme dans la salle
Pourtant, c'était loin d'être gagné ! En mai 2015, le TEDx d'Aix n'avait pas rempli toutes ses espérances. Alors, pour ce premier coup dans la cité phocéenne l'enjeu est de taille. « Au début les personnes que nous démarchions n'y croyaient pas » confie Ali Ankouni de l'équipe de jeunes organisateurs. « On nous disait, à Marseille, avec le soleil les gens vont préférer aller à plage... ». La salle pleine, en ce samedi 29 octobre après-midi, est venue contredire les pessimistes de service. Et les partenaires ont suivi : La Poste, Kedge, la Banque Populaire, entre-autre... Le Centre des jeunes dirigeants de Marseille est aussi de l'aventure. Mathieu Capuono, son président se montre satisfait.
Des élèves de l'école de la deuxième chance de Marseille sont venus s'exprimer. (Photo F.D.)
18 minutes pour un pitch
Si la plupart des speakers ne sont pas des « locaux », à l'exception de PhilipeEcharoux et de PatriciaRicard, ou de ChristianVanizette (qui est passé par Kedge, avant de lancer MakeSense), leur énergie incarne bien le renouveau économique de la métropole et son dynamisme, dans les nouvelles technologies. Dans la salle, de nombreux startupers, des créateurs d'entreprises dans le numérique et des étudiants, de Kedge notamment. Ils sont venus chercher l'inspiration. La moyenne d'âge est jeune. L'ambiance joyeuse. Le TEDx est aussi une fête.
Une énergie communicative
Ils sont tous venus écouter les 10 speakers bénévoles intervenir, en 18 minutes, pas une de plus, autour du « pouvoir des idées ». C'est le principe d'un TEDx: condenser ses propos pour aller très vite à l'essentiel. Parce qu’après 18 minutes le cerveau n'est plus disponible.
Jacques Attali, que l'on ne présente plus, a l'honneur d'ouvrir les interventions avec un format à part : question-réponse avec Karim Houfaid, l'animateur. Ce sont des internautes qui ont proposé les questions. L'ancien conseiller spécial de François Mitterrand évoque les raisons de la crise morale française, « la mutation formidable des métiers d'ici 15 ans ».
L'amphithéâtre du Pharo affichait complet. (Photo F. D.)
Les autres speakers enchaînent leur pitch. Le débit est personnel, les techniques d'éloquence bien rodées. Ils ont répétés avec des coachs, s'appuient sur des vidéos ou des « slides ». Le propos à chaque fois pertinent et percutant, bien que sur des thèmes totalement différents. La bretonne Anne Quéméré explique comment un livre, que lui lisait sa grand-mère l'a emmené à traverser l'Atlantique à la rame. Le marseillais Philippe Echaroux revient sur son parcours atypique de minot marseillais devenu artiste international. Le docteur Saldmann parle de santé avec humour et pédagogie. L'écrivain Laurent Goumelle avoue (avec humour) comment il s'est trouvé, en regardant le miroir d'une salle de musculation.
"Ne pas se contenter d'une seule vie"
Le point commun de toutes ces interventions : quand on veut on peut. Il suffit « de rêver » comme le tague Philippe Echaroux et « d'avoir confiance dans la vie » ajoute Laurent Goumelle.
« On est en crise. On change de modèle de société. Mais on a le pouvoir de changer l'humanité, d'être ambassadeur de notre vie » exhorte Emmanuelle Duez.
« Ne pas se contenter d'une seule vie. Trouver profondément ce que l'on veut faire » résume Jacques Attali.
Séduisant... Pour ceux qui ont décroché, ou étaient absents, les pitchs seront en ligne sur la chaîne Youtube du TEDx et traduits en plusieurs langues. L'objectif est qu'une idée émise à Marseille face le tour du monde. Et contribue à le changer.
Retrouvez notre reportage complet, notamment dans les coulisses du TEDx Marseille, dans les Nouvelles Publications de ce vendredi 4 novembre.