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Marseille : les restaurateurs veulent remettre le couvert dès maintenant

A l'appel notamment de l'Umih, du Collectif des discothèques de Paca et de la CPME, trois à quatre mille personnes ont défilé ce jeudi après-midi dans les rues de Marseille pour dénoncer la fermeture prolongée des cafés, hôtels, restaurants, boîtes de nuit et salles de sport jusqu'au 20 janvier prochain.
Marseille : les restaurateurs veulent remettre le couvert dès maintenant
Robert Poulain

Economie Publié le ,

« La nuit doit revoir le jour », « Ouvrez des lits d'hôpitaux au lieu de fermer les restos », « Je veux simplement travailler, quel protocole respecter ? » ou encore « Mourir entre quatre planches oui, entre quatre murs non ». Ce sont quelques-uns des messages qui ont été adressés au gouvernement ce jeudi après-midi dans les rues de Marseille. A l'appel notamment de l'Union des métiers et industries de l'hôtellerie (Umih), du Collectif des discothèques de Paca et de la CPME, trois à quatre mille personnes, venues de toute la région mais aussi du Gard et de l'Hérault, ont battu le pavé phocéen de la mairie à la préfecture pour réclamer la réouverture immédiate de leurs établissements (cafés, hôtels, restaurants, discothèques, salles de sport), frappés encore d'interdiction jusqu'au 20 janvier prochain.

« Le Premier ministre veut faire de 2021 "l'année de la gastronomie". Mais on doit s'y préparer et pour cela, ouvrir dès maintenant ! », martèle Frédéric Jeanjean, le secrétaire général de l'Umih 13 qui dénonce une situation où les professionnels se retrouvent « au milieu du gué ». « Les banques continuent à prélever les crédits. Pour obtenir un report de six mois, on me demande de présenter un prévisionnel sur trois ans. Mais comment voulez-vous présentez un prévisionnel aujourd'hui ? », interroge à haute voix le patron de la Brasserie des templiers à Marseille. Il pointe aussi le gouvernement via les « 109 pages de synthèse de Bercy » alors que « nous ne sommes pas des technocrates », ou l'avance du chômage partiel faite par des établissements « qui n'ont plus de trésorerie ».

« Zéro recette, zéro dépense »

Outre la réouverture immédiate des cafés, hôtels, restaurants, « 5 à 6 000 entreprises dans les Bouches-du-Rhône », l'Umih réclame la mise en place d'une mesure simple : « zéro recette, zéro dépense ». Quant aux loyers, l'organisation patronale souhaite une clarification, estimant qu'aujourd'hui c'est « au bon vouloir des bailleurs ». « Il faut mettre le loyer zéro quand c'est un bail public. Si c'est une foncière ou un centre commercial, comme le loyer est établi en fonction d'un prévisionnel, il faut le revoir. Enfin, si le bailleur est un particulier et qu'il accepte de baisser le loyer, il faut que l'Etat le compense », résume Frédéric Jeanjean qui indique que certains professionnels « vendent vaisselle et mobilier » pour s'en sortir.

Au sein de ce cortège de défense des commerces « ultra essentiels » avaient pris place beaucoup de personnalités du monde économique, à l'instar de Jean-Luc Chauvin, président de la chambre commerce et d'industrie Aix-Marseille Provence, ou Stéphane Paglia, président de la CCI du Pays d'Arles, ainsi que leurs homologues des CCI du Gard, de l'Hérault et des Alpes-de-Haute-Provence, mais aussi élus à l'image de Gérard Gazay, maire d'Aubagne et vice-président du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille Provence délégué au développement économique.

La détresse des professionnels

« L'ensemble de notre économie est menacée. Quand les restaurants ont été fermés sur Aix et Marseille la semaine du 25 septembre, les autres commerces du centre-ville ont perdu 60 % de leur clientèle. On ne peut pas se permettre qu'un commerce sur trois ou quatre se retrouve fermé », tranche Jean-Luc Chauvin. Le président de la CCIAMP juge ainsi « très impertinentes » les mesures gouvernementales alors que « la restauration collective et les cantines restent ouvertes », soulignant aussi qu'« il y a moins de monde dans les restaurants que dans les transports en commun où, pourtant, les sièges ne sont désinfectés qu'une fois par jour ».

Même incompréhension chez Alain Gargani, président de la CPME Sud Paca : « le gouvernement ne nous a pas entendus. Pourtant, il faut nous laisser travailler sinon, on va tous mourir. Et avant le 15 décembre car c'est maintenant qu'on fait du chiffre d'affaires. » A ses côtés, si elle se réjouit de l'« union sacrée » sur le pavé entre restaurateurs, citoyens salariés et élus, « tous solidaires » face à l'injustice ressentie, Corinne Innesti ne peut qu'évoquer le désarroi des professionnels, pour certains « privés de revenus depuis huit mois ». « C'est une détresse morale et financière car les aides ne suffisent pas. Maintenant, ils puisent dans leurs économies », insiste la présidente de la CPME 13.

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