Après l'annulation du match OM-OL, ce dimanche 29 octobre, à la suite du caillassage du bus des joueurs de Lyon, la justice descend sur le terrain. Le parquet de Marseille a annoncé qu'il tiendrait une conférence de presse ce lundi 30 octobre en fin de journée. Il sera question de faire un point sur les interpellations annoncées par Gérard Darmanin, en marge des évènements. Le procureur de la République abordera certainement les gestes nazis constatés en tribune lyonnaise.
Pour comprendre les évènements, retour sur la soirée de dimanche aux abords du stade Vélodrome :
L'attaque du bus de Lyon
Peu avant 19 heures, le car transportant les joueurs et le staff de l'OL arrive au carrefour des boulevards Sainte-Marguerite et Schloesing, à 300m du Stade Vélodrome, escorté par la police. Alors que le convoi est ralenti, plusieurs dizaines d'individus l'attaquent, lançant des projectiles divers et des pétards. Des cars transportant des supporters lyonnais seront également pris pour cible. Après plusieurs années d'interdiction, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône avait autorisé la venue à Marseille de 600 supporters lyonnais.
L'arrivée mouvementée au stade Vélodrome
Le car lyonnais entre à l'intérieur du Vélodrome autour de 19 heures. De premières images montrent Fabio Grosso, l'entraîneur italien de l'OL, se tenant le visage, du sang sur les mains. Il est rapidement pris en charge par les équipes médicales du stade et les pompiers.
Le car lyonnais est garé à une centaine de mètres de la pelouse. La fenêtre avant-droite est entièrement détruite. Du même côté du véhicule, une autre fenêtre a cassé mais le double-vitrage a résisté. La préfète de police de Marseille, Frédérique Camilleri parlera plus tard de canettes de bière pleines lancées sur le bus.
L'incertitude autour de la tenue du match OM-OL
Alors que l'incertitude plane sur la tenue de la rencontre, le stade se remplit. Dans les deux virages, les principaux groupes de supporters marseillais sont déjà en place. Vers 20 heures, les supporters lyonnais arrivent dans le parcage qui leur est réservé. La tension monte alors d'un cran. Ce lundi matin, l'OL a condamné « fermement les inacceptables comportements racistes » constatés dans le parcage.
Les joueurs des deux équipes restent aux vestiaires et n'entrent pas sur la pelouse pour s'échauffer. De nouvelles images de Grosso, visage ensanglanté et bandage imposant autour du crane, commencent à circuler. Pendant ce temps, une réunion de crise est en cours, réunissant des représentants des deux clubs, de la Ligue de football professionnel et des autorités policières.
L'annonce de l'annulation du match
A 20 heures 40, la décision de reporter le match est annoncée sur les écrans géants du stade. Une conférence de presse est convoquée en urgence. L'arbitre du match, François Letexier, explique avoir pris la décision de ne pas faire jouer la partie, en conformité avec le protocole et après avoir pris l'avis de l'OL qui « ne souhaitait pas jouer ». Au même moment, John Textor, le président américain de l'OL, se dit « très en colère » au micro du diffuseur Prime Vidéo et assure que « tout le monde voulait jouer ».
Le dégoût et la colère à Marseille et Lyon
Les prises de parole s'enchaînent alors dans la zone presse située au rez-de-chaussée du Vélodrome. Pablo Longoria, le président de l'OM, commence par un mot pour Grosso, « quelqu'un que je respecte et que je connais depuis longtemps ». Le dirigeant espagnol se dit aussi « en colère » et « dégoûté ». « Qu'un groupe d'inconscients gâche une fête du foot pour 65.000 personnes, c'est inadmissible », ajoute-t-il.
Quelques minutes après Longoria, Textor parle à son tour et précise sa pensée quant à la volonté de ses joueurs de disputer le match. « L'opinion des joueurs a évolué au long de la soirée, explique-t-il. On voulait jouer, mais au fur et à mesure de la soirée, il est devenu évident que nous ne devions pas jouer. » Le dirigeant américain, qui se dit lui aussi « déçu et en colère », décrit également un Fabio Grosso « confus », « un peu incohérent » et qui « n'était pas lui-même »
Frédérique Camilleri dénonce pour sa part « une poignée d'inconscients, d'irresponsables qui ont gâché une fête du sport » et annonce les premières interpellations. Lundi matin, la préfecture de police a fait état de neuf arrestations et de blessures légères pour cinq policiers.
Fin de soirée dans le calme
Alors que les premiers responsables politiques - le maire de Marseille Benoît Payan et la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera - déplorent des incidents « inacceptables » ou « révoltants », le Vélodrome est évacué dans le calme. Les supporters lyonnais resteront néanmoins dans leur parcage jusque vers minuit. Un peu plus tôt, les joueurs et le staff lyonnais sont venus les saluer. Fabio Grosso est présent, un pansement au-dessus de l'oeil gauche. Lundi, l'OL a affirmé que l'équipe était rentrée dans la nuit. Le club lyonnais a annoncé qu'il allait porter plaine. L'OM devrait le faire également, selon une source au sein du club.