AccueilEconomieMobisport concept, quand la communication par l’objet sauve des vies

Mobisport concept, quand la communication par l’objet sauve des vies

Créée en 2016, à Marseille, par Laurent Mazmanian, Mobisport a gagné un prix de l’innovation avec son thermobanc. Un banc publicitaire destiné aux clubs de tennis, mais pas seulement…
Après avoir été durant 20 ans directeur d’une société de financement, Laurent Mazmanian a financé en fonds propres son projet Mobisport concept.
D. R. - Après avoir été durant 20 ans directeur d’une société de financement, Laurent Mazmanian a financé en fonds propres son projet Mobisport concept.

Economie Publié le , Propos recueillis par Alexandra ZILBERMANN

Les Nouvelles Publications : Comment tout a commencé pour la régie publicitaire Mobisport ?

Laurent Mazmanian : Après trois ans de R&D, nous avons présenté en 2017, un an après que j’ai créé mon entreprise, notre thermobanc au salon des maires et des collectivités. Nous avons remporté le premier prix de l’innovation. Nous nous sommes faits alors détectés par le ministère des Sports. Mobisport concept est devenu, moins de deux ans après, fournisseur officiel de la Fédération française de tennis et de l’US Open.

Quels sont les atouts du thermobanc ?

Pour imaginer notre innovation, nous sommes partis de la fonction primaire du banc, à savoir s’asseoir, pour la rendre plus efficace en véhiculant de la publicité. Nous le fabriquons à Beaucaire, il est 100 % recyclable et offre 3 m2 de visibilité à l’annonceur, avec au niveau des accoudoirs, un rangement de chaque côté pour conserver les boissons au frais.

Vous êtes sur un micro-marché qui représente quel potentiel ?

Il existe en France 7 300 clubs de tennis, soit 6 millions de pratiquants, dont 2 300 clubs comptent parmi les plus beaux. Pour vous donner une idée, si je prends le Tennis club William, dans le 8e à Marseille, sa fréquentation annuelle est de 55 360 personnes, dont 72 % de CSP+. Nous réalisons en moyenne par an 50 000 € de recettes publicitaires par club de tennis. Nous avons donc un potentiel national de 115 M€ de chiffre d’affaires. En 2022, nous avons dégagé 1,2 M€ de CA. La marge de progression est donc immense.

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Quel est votre modèle économique ?

S’équiper en thermobanc pour un club de tennis ne lui coûte rien, mais lui rapporte en moyenne 800 € de recettes publicitaires annuelles. Ce sont les annonceurs qui nous versent chaque mois une moyenne de 249 € pour la location publicitaire.

Au-delà des recettes, qu’est-ce qui attire les annonceurs et les clubs ?

Pour les premiers, je dirais que nous ciblons une clientèle de proximité. Ils savent donc que le potentiel de retombées commerciales est réel. Pour les clubs, avec notre matériel, nous donnons à leurs courts des allures de tournoi ATP. Nos aménagements sont vraiment décoratifs.

Votre modèle est-il duplicable vers d’autres sports ?

Bien sûr ! Je pense au golf, au paddle, aux piscines municipales. Nous sommes d’ailleurs en discussion avec la Métropole Aix-Marseille Provence pour équiper celles de notre territoire. Le marché du mobilier urbain est également un axe de développement pour Mobisport concept. D’ailleurs, nous avons imaginé un nouveau banc qui "sauve des vies".

Mobisport concept
Les sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône ont vu, avec le thermobanc, un support pour diffuser les gestes de premier secours. (Crédit : D.R.)

Comment un banc peut-il sauver des vies ?

Nous avons été approchés par les sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône qui ont vu, avec notre thermobanc, un support pour diffuser les gestes de premier secours. Nous avons trouvé l’idée excellente et en octobre dernier, nous avons présenté à la presse, à Plan-de-Cuques, notre version "mobilier urbain". La commune s’est tout de suite montrée intéressée. La ville de Cassis en a déjà un sur sa plage principale. L’implantation peut se faire dans les parcs, les aires de jeux, les places… nous sommes d’ailleurs en train de monter un réseau de distribution spécialisée dans le mobilier urbain. N’oublions pas que, selon la Fédération française de cardiologie, chaque année, 50 000 personnes meurent prématurément d’un arrêt cardiaque. Soit environ un décès toutes les 10 à 15 minutes.

Il se présente comment ce nouveau modèle d’assise ?

Le banc qui sauve des vies offre lui aussi 3 m2 de support de communication. On y retrouve imprimés les gestes de premiers secours, homologués par les médecins du SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) et l'UDSP 13 (Union départementale des sapeurs-pompiers), ainsi que le numéro d'urgence Européen, le 112. Ses accoudoirs peuvent accueillir, à la place des boissons, un défibrillateur ainsi qu'une trousse de premiers secours. Il est totalement personnalisable et disponible en plusieurs coloris. J’aimerais rappeler que « les gestes qui sauvent » ont été déclarés Grande cause nationale par le gouvernement en 2016.

Vous êtes implantés en France et à l’international. Quels marchés visez-vous ?

Nous travaillons déjà avec l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis. Ce marché est énorme et je cherche d’ailleurs un commercial sur place pour implanter notre concept. Pour l’instant, nous répondons uniquement à des demandes entrantes. Nous n’avons pas encore les moyens humains pour faire de la prospection pure, malgré notre équipe de 15 salariés. Mais tout cela devrait bientôt se faire…

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