Monaco Marine et le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) ont signé le 20 septembre un accord relatif à la réalisation, dans le bassin Mirabeau, d'une plateforme de 55 000 m2 et d'un ascenseur pour méga-yachts (90 à 130 mètres) d'une capacité de levage de 6 000 tonnes, qualifié d'unique au monde dans la grande plaisance. L'investissement global des deux partenaires représente 71 millions d'euros, dont 44 millions d'euros pour Monaco Marine qui exploitera le site durant 50 ans, l'ascenseur représentant à lui seul 25 millions d'euros.
L'entreprise fondée en 1995 par Michel Ducros va donc pouvoir se rendre cette semaine au Monaco Yacht Show (du 26 au 29 septembre) avec de nouveaux arguments pour convaincre les armateurs de lui confier leurs joyaux. Pas seulement les plus luxueux puisque le groupe se déploie désormais sur huit chantiers en Provence-Alpes-Côte d'Azur, chacun répondant à une cible de marché spécifique, en fonction de sa capacité d'accueil : Saint-Laurent-du-Var (5 500 m2) sur les 5 à 25 mètres, Beaulieu-sur-Mer (6 000 m2) et Saint-Tropez (28 000 m2) sur les 5 à 40 mètres, Antibes (8 000 m2) sur les 5 à 50 mètres, La Ciotat (43 000 m2) sur les plus de 45 mètres et la Seyne-sur-Mer sur les 30 à 55 mètres. Ce dernier chantier, aménagé avec l'appui financier de la métropole Toulon Provence Méditerranée, devrait ouvrir ses portes d'ici quelques semaines (novembre est évoqué) sur une emprise de 40 000 m2 avec des dizaines d'emplois à la clé, directs et indirects.
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Secteur en expansion
« On ne peut pas se développer si l'on n'a pas d'espace. A La Ciotat, nous avons lancé le site en 2007 pour des yachts jusqu'à 80 mètres et le site est plein aujourd'hui. Or, notre modèle est conçu pour grandir », indique Michel Ducros, ravi de voir que dans le Var comme dans les Bouches-du-Rhône, la maintenance de yachts est désormais considérée comme une industrie à part entière, génératrice de retombées économiques et d'emplois sur les communes concernées. Monaco Marine devrait créer 46 emplois à Marseille et ses activités devraient en générer une centaine en sous-traitance sur la filière.
Pour Renaud Muselier, président de la Région qui a investi avec l'Etat 1,25 million d'euros chacun dans le réaménagement par le GPMM de la plateforme marseillaise, c'est « une nouvelle étape de la résurrection de la réparation navale » que vit aujourd'hui le territoire. Le préfet de région, Pierre Dartout, s'en est félicité « parce que c'est l'intérêt de la France de réaffirmer le rôle central de la Méditerranée pour le long terme ». Quant à Jean-Marc Forneri, président du conseil de surveillance du GPMM, il se réjouit qu'elle soit portée par « une superbe aventure industrielle, humaine, familiale et française ».