« Nous espérons lever au moins trois millions d'euros », indique Frédéric Vandenberghe, président d'OtherSide Studio, une société née en 2017 à Martigues et spécialisée dans la fabrication d'animations en captures de mouvements (motion capture) de comédiens, les contenus immersifs et la post-production pour le cinéma. Mais c'est pour un autre projet, la technologie MocaPlayer, qu'elle espère boucler ce tour de table.
Employant cinq personnes, l'entreprise a mis au point ce concept de jeu dont le prototype a été présenté dans la galerie marchande du centre « Avant Cap » à Plan-de-Campagne. Une grande affiche invitait les badauds à découvrir « Redux », une expérience immersive dans un univers en réalité virtuelle mais avec de véritables sensations physiques. OtherSide veut développer un réseau de salles de jeux dans des cinémas, des centres commerciaux, des bateaux de croisières. « Nous avons accueilli plusieurs dizaines de joueurs, à raison de neuf sessions quotidiennement, et leurs retours sont très positifs sur ce jeu à l'échelle 1, explique le directeur général Guillaume Aliquot. Pour comprendre ce que nous avions conçu et en cerner les potentialités, il nous fallait ce premier produit, équivalent à la première partie d'un scénario. La levée de fonds permettra d'en préparer d'autres pour jouer, non plus à deux seulement, mais à plusieurs, jusqu'à dix, en fonction de l'espace développé. Le format « série » nous intéresse, par exemple, beaucoup ».
Technologie duplicable
OtherSide occupait, à titre de démonstrateur, un espace de quelques dizaines de mètres carrés. Une partie était aménagée en décor où l'entreprise avait disséminé caméras et capteurs à différents niveaux. Les joueurs, de leur côté, sont équipés d'un casque de réalité virtuelle, d'un PC sac à dos et de capteurs accrochés à des gants pour les mains et à des surchaussures pour les pieds.
Tout au long du jeu, les personnages se meuvent dans des univers différents alors qu'ils ne se déplacent que dans ce seul décor. Les interactions entre joueurs s'opèrent en temps réel, chacun voyant le corps de l'autre dans le costume de super-héros qu'il s'est choisi virtuellement et dans son intégralité. Pour ouvrir un coffre, on ne pointe pas du regard un point vers la poignée, on prend vraiment la poignée et on l'ouvre… « La VR classique n'offre qu'un point de vue et non cette incarnation physique », explique Frédéric Vandenberghe.
Pour les deux dirigeants, la technologie peut s'appliquer à d'autres domaines, notamment dans l'armée ou en matière de formation sur simulateur dans l'industrie (nucléaire, aéronautique…). Ils se disent ouverts à faire découvrir ses potentialités dans leurs locaux. Si elle mène à bien son tour de table, OtherSide prévoit de doubler son effectif dans les prochains mois.